Card. Tagle, 13 mai 2019 © Sanctuaire de Fatima

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Migrants et réfugiés : un « grand moment de solidarité »

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Bilan de la campagne « Share the Journey » par le card. Tagle

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La campagne « Share the Journey » a été « un grand moment de solidarité » et surtout « une expression de l’amour de l’Eglise pour les personnes en déplacement », se réjouit le cardinal Luis Tagle, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et président de Caritas Internationalis, ce 15 juin 2021.

Le cardinal Tagle est intervenu à la conférence de presse de clôture de la campagne internationale de Caritas Internationalis intitulée « Share the Journey – Partager le chemin » sur le thème : « Caritas Internationalis en chemin avec les migrants et les réfugiés. Regarder l’avenir après 4 années de la campagne “Share the Journey“ ».

Pour le président de la confédération caritative, le projet a contribué à diffuser « une culture vivante de la rencontre personnelle, une nouvelle vision de l’accueil de la personne humaine dans le migrant ».

Caritas Internationalis « a entendu » l’appel du pape François à accompagner les migrants et « aujourd’hui, nous pouvons dire que nous y avons répondu », a ajouté le cardinal philippin.

Si la campagne se termine dans quelques jours, « la mission continue », a-t-il conclu en invitant « toutes les personnes de bonne volonté » à s’y engager.

Voici notre traduction de l’intervention du cardinal Tagle.

Intervention du card. Luis Antonio G. Tagle

Il y a quatre ans, Caritas Internationalis a lancé une campagne à l’échelle de la confédération avec l’ambition de créer des ponts d’espoir entre des îles séparées par la peur. Nous nous sommes donné quelques défis : ne pas simplement voir les migrants, mais les regarder avec compassion ; ne pas simplement entendre leur voix, mais écouter leurs histoires et leurs préoccupations ; ne pas simplement passer de l’autre côté mais s’arrêter, comme le Bon Samaritain, et vivre un moment de communion avec eux.

Quatre ans plus tard, je peux dire que la campagne « Share the Journey » nous a aidés à aller vers les migrants, à embrasser leur pauvreté et leur souffrance, à les relever avec la conviction qu’ils ne sont pas des numéros, mais des personnes avec un nom, une histoire et des rêves, et à voir en eux Jésus-Christ qui, enfant, a été un réfugié en Egypte avec ses parents.

Nous croyons qu’à travers cette campagne, Caritas a aidé à développer et à diffuser une nouvelle culture à un niveau mondial, une culture vivante de la rencontre personnelle, une nouvelle vision de l’accueil de la personne humaine dans le migrant.

Ma visite au camp de réfugiés à Idomeni, en Grèce, en 2015, a été une expérience religieuse qui restera longtemps gravée en moi. Je garde des souvenirs de mon voyage au Liban en 2016 où j’ai rencontré des réfugiés de Syrie dans la Plaine de la Bekaa. En 2017, je me suis rendu en Jordanie et j’ai eu une rencontre édifiante avec des réfugiés d’Irak. Et ensuite dans les camps Rohingya de Cox’s Bazar au Bangladesh, où je suis allé deux fois en 2018 et 2019. Je me souviens que j’avais des sentiments mêlés. Une partie de moi se réjouissait qu’on leur accorde l’attention qu’ils méritaient en tant qu’êtres humains. Mais en même temps, une partie de moi était encore triste parce que je me demandais si ces conditions de vie étaient permanentes ou temporaires pour eux. Je ne pouvais pas imaginer ce que des parents pouvaient répondre à leurs enfants qui leur demandaient quel était leur avenir. Dans mon propre pays aussi, j’ai rencontré des personnes déplacées internes, portant les blessures de conflits violents, de la pauvreté, de la traite d’êtres humains et des catastrophes environnementales. Ces réfugiés me rappelaient mes « racines de migrant ». Je voyais en eux mon grand-père qui était né en Chine, mais qui, dans son enfance, avait été obligé de quitter sa patrie avec son oncle en quête d’un avenir meilleur aux Philippines.

La campagne « Share the Journey » a été un grand moment de rencontre, de solidarité et surtout une expression de l’amour de l’Eglise pour les personnes en déplacement. Chrétiens, musulmans, hindous, adeptes d’autres religions et personnes sans religion étaient reçus comme des personnes humaines.

A une époque où la Covid-19 devrait conduire à la solidarité mondiale, et en même temps où les Etats sont davantage préoccupés de protéger leurs propres citoyens, avec le risque d’intensifier l’égoïsme et la peur des étrangers, la fin de la campagne mondiale de Caritas Internationalis est un appel à continuer de partager le voyage des migrants, en particulier en ce moment très difficile. La campagne se termine formellement, mais la mission continue.

Le Saint-Père a été une source d’inspiration pour notre campagne. Il nous a accompagnés à chaque étape importante de ce voyage. Il nous a encouragés à accueillir, défendre, accompagner et intégrer les migrants.

Caritas Internationalis a entendu cet appel et aujourd’hui, nous pouvons dire que nous y avons répondu. Et je redis que, même si la campagne touche à sa fin, notre mission à l’égard des personnes en déplacement, c’est-à-dire les réfugiés et les migrants, continuera. Nous invitons toutes les personnes de bonne volonté à vivre cette mission.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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