Anne Facérias © Diaconie de la Beauté

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« Celle qui verse le parfum sur les pieds du Seigneur »: témoignage d’Anne Facérias

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La Diaconie de la Beauté

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« Comme Marie Madeleine, je ne suis pas celle qui crée le parfum

mais celle qui le verse sur les pieds du Seigneur »

 

Trente ans à côté d’un artiste 

Mon père comme mon grand-père étaient de grands amateurs d’art, aimant une Beauté qu’enfant je ne comprenais pas toujours. Depuis ma vie est devenue un vitrail aux couleurs de l’arc-en-ciel.

Ma quête spirituelle, mon mariage, ma soif d’aimer m’aident aujourd’hui à faire l’expérience personnelle de la vraie Beauté qui n’est rien d’autre que l’Amour de Dieu.

Depuis 1990, nous organisons en famille des spectacles sur la vie des saints et les saints ne sont-ils pas les artistes préférés du Créateur qui ont si bien compris le Mystère de la Vie?

Pier Giorgio Frassati dont nous fêtons l’anniversaire aujourd’hui est un grand sportif, mais son plus beau talent n’est-il pas d’avoir tout fait par amour, dans l’amour et pour le plus grand Amour ?

Le premier spectacle nous a beaucoup marqué avec saint Bernard, en 1990, mis en scène par Michael Lonsdale.

Daniel écrit, Anne organise ! C’est comme un rituel avec pour chacun son champ d’activité. Je suis souvent dans l’ombre mais le Seigneur me voit toujours dans sa pleine lumière !

En vivant 30 ans près d’un artiste, j’ai appris à approcher et à saisir la sensibilité et la fragilité de l’art. L’artiste est souvent sur le fil d’un rasoir.

L’artiste peut se sentir un jour dans la clarté et un autre dans la nuit. Comme chacun de nous, il cherche la lumière mais il ne sait pas toujours d’où elle vient ?

L’Evangile de Marie Madeleine

A travers nos nombreuses années d’engagement, j’ai rencontré souvent dans mon travail et dans ma propre vie cette personnalité si attachante de Marie Madeleine.

Comme Marie Madeleine, j’ai reconnu le Seigneur dans ma vie et dans une fulgurance parfois étonnante. Le mardi de Pâques est toujours pour mon cœur de chair une journée spéciale remplie d’une grâce divine comme si ce jour-là, je devais lire l’écriture de Dieu pour comprendre la vie de mon âme ! Cet Evangile du jour habite mon âme tout au long de l’année : « Marie » « Rabbouni ». Laissons-nous appeler par le Seigneur, retournons-nous et suivons-Le dans la foi et l’amour !

Je ne suis pas une artiste mais je me retrouve beaucoup dans cette figure de la pécheresse pardonnée qui aime la beauté, la vérité mais surtout la charité ! Comme Marie-Madeleine, je ne suis pas celle qui crée le parfum (talent propre de l’artiste) mais celle qui le verse sur les pieds du Seigneur. Et la manière de le verser est aussi un talent !

Le Seigneur a toujours mis sur ma route de vrais pasteurs qui ont éclairés ma vie comme de vrais soleils au-delà de mes peines, de mes souffrances ou de mes désespérances.

Combien le combat est parfois difficile. C’est le dépouillement, le dénuement jusqu’à la nudité la plus totale. Et puis d’un coup, l’Amour de Dieu fait tout renaître !

Pour moi, c’est un vieux cardinal des extrémités de la terre qui m’a vraiment transmis le Mystère de la Vie de Dieu. Je l’ai accompagné les deux dernières années de sa vie, jusqu’à son dernier souffle et il m’a remercié en me transmettant cette vie divine !

Nous nous sommes rencontrés la première fois un Jeudi Saint, l’heure où Jésus lave les pieds de ses disciples comme Marie Madeleine a parfumé les pieds de son Seigneur !

Ce Cardinal s’appelait Jean, le disciple bien-aimé que Jésus aimait. Je me rappelle ce jour où il a mis ma tête sur son cœur comme pour me faire entendre le battement du Cœur de Dieu ! Cet homme qui se croyait inutile a été pour moi un « accoucheur » d’une vraie fécondité. Il m’a donné en partage la Beauté Divine. Depuis, je ne me suis plus jamais sentie abandonnée du Ciel et ma vraie vocation, n’est-elle pas aujourd’hui comme Marie-Madeleine dans l’Evangile d’annoncer la Résurrection ?

Parmi toutes ces fécondités, il y en a une magnifique : la Diaconie de la beauté, mouvement au service de l’Eglise, des artistes et de la Nouvelle Evangélisation !

La Diaconie de la Beauté

L’Eglise fête le 11 octobre 2012 les 50 ans de l’ouverture Vatican II. C’est aussi le jour de mon anniversaire ! Même jour, même année ! Ce 11 octobre 2012, je suis place Saint-Pierre. Lorsque le Pape Benoît XVI passe devant moi et me bénit, j’ai la conviction profonde que le Seigneur m’appelle à le servir à travers cette Diaconie de la Beauté. Depuis bientôt 10 ans, je tente de répondre à cet appel, je me donne corps, âme et esprit dans ce projet qui se structure petit à petit.

Trois personnes ont toujours été là pour m’accompagner dans l’enracinement de ce projet, spirituellement et artistiquement : Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, mon mari, Daniel, devenu diacre, et notre bien aimé Michael Lonsdale, qui continue d’être avec nous d’où il est.

Trois axes dans la Diaconie de la Beauté : spirituel, événementiel et résidentiel. Notre première maison d’artistes est donnée par ma marraine décédée un Vendredi Saint (3 avril 2015) et enterrée le mardi de Pâques (7 avril 2015). Il y a des dates qui résonnent en vous si profondément, jamais de hasard toujours de pures providences !

Sur un plan concret, la grâce de ce mardi de Pâques est de remettre en ligne notre site internet qui ne fonctionnait plus depuis plusieurs mois. Un merci particulier à mon fils Benoît qui a passé des jours et des nuits à travailler. Vous pouvez dès maintenant aller le visiter :

www.diaconiedelabeaute.org

www.diaconiedelabeaute.fr

www.diaconiedelabeaute.com

J’en profite aussi pour remercier toutes les personnes qui croient dans ce projet, tous les bénévoles et tous les bienfaiteurs qui nous soutiennent. Un merci particulier à nos jeunes militants : Alexandre, Priscille et Vincent, Jenny et tant d’autres !

Après les balbutiements du démarrage (comparable aux douleurs d’un enfantement), la Diaconie s’enracine au cœur du Vatican pendant le Synode de la Nouvelle Evangélisation (octobre 2012)

Le Cardinal Paul Poupard, président émérite du conseil pontifical de la culture et du dialogue interreligieux, préside le lancement de cette initiative à Rome et continue de nous accompagner jusqu’à maintenant. Il est même venu nous rejoindre dans les îles lointaines pour le lancement de la Diaconie en octobre 2015 au carmel de l’île de la Réunion et de l’île Maurice, quel beau souvenir !

Je vis ce travail comme une véritable vocation en développant ce projet à la hauteur de mon désir mais surtout du désir de Dieu et de sa Miséricorde : « Ce n’est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi »

La Diaconie de la Beauté est un service dans l’Eglise pour rendre les artistes à la Beauté et la Beauté aux artistes afin qu’ils deviennent témoins de la Beauté de Dieu.

Ce geste de Marie Madeleine en versant le parfum sur les pieds de Jésus, c’est toute la Diaconie de la Beauté et je m’y reconnais. Je ne suis pas artiste. Ce n’est pas moi qui crée le parfum mais je suis celle qui le verse. C’est une véritable œuvre de miséricorde spirituelle. Le don du geste est si important.

Ayant toujours travaillé avec mon mari, j’ai perçu depuis le début de notre engagement combien notre complémentarité est puissante. Il crée le parfum (l’œuvre) et je la diffuse (production) du meilleur de moi-même !

Dans ce mouvement, il y a ceux qui créent le parfum et ceux qui le versent. Il y a ceux qui expriment la beauté à travers leur création, et ceux qui la font connaître.

C’est une conversion quotidienne et une vraie réalité que de vouloir faire vivre des artistes ensemble, les accompagner et les aider à retrouver un chemin de foi.

Marie Madeleine verse le parfum sur les pieds du Christ. Judas lui reproche l’inutilité de son geste et le prix exorbitant du parfum : « Cet argent aurait pu servir aux pauvres ! »

L’Evangéliste commente que Judas voulait garder l’argent et le Christ répond : « Les pauvres vous les aurez toujours avec vous ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. »

Donner et se donner soi-même accompagné de nos saints protecteurs comme Marie-Madeleine, Sainte Thérèse d’Avila (1er spectacle Diaconie de la beauté) Fra Angelico ou Pier Giorgio Frassati que nous fêtons aujourd’hui !

 

Anne Facérias

 

 

 

 

 

 

 

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