Marine et Sophie, de Fidesco, Place Saint-Pierre © Zenit

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Fidesco : « on devient nous aussi le pauvre de quelqu’un d’autre »

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Des jeunes missionnaires témoignent après l’audience papale

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« On devient nous aussi le pauvre de quelqu’un d’autre », alias le « volontariat de réciprocité » : c’est ce que vivent les volontaires de l’ONG catholique Fidesco, qui ont rencontré le pape François ce matin, 20 mars 2021, au Vatican. Reportage de Zenit sur cette audience, durant laquelle le pape a aussi confié un message spécial aux réfugiés.

Une quarantaine de personnes en sweat rouge au logo de globe-terrestre ont investi la Salle Clémentine du Vatican, où le pape a souhaité que ce retour à la source leur permette de vivre un nouvel élan au service des plus pauvres. Le pèlerinage avait lieu en effet pour les 40 ans de la fondation de Fidesco, dont l’aventure a commencé à Rome en 1980, pendant le Synode des évêques sur la famille, durant lequel des évêques africains ont appelé des jeunes de la Communauté de l’Emmanuel à la mission.

Durant cette audience avec le pape argentin, « nous nous sommes sentis rejoints », confie Sophie Soleil, jeune responsable de la communication, que Zenit a rencontrée Place Saint-Pierre : « Le pape avait pris le temps de découvrir ce qu’est Fidesco… son essence : la fraternité, le développement pas seulement humanitaire mais aussi intégral. »

« Il nous a envoyés de nouveau, en nous demandant d’approfondir notre vie de prière, pour aller ensuite annoncer le Christ et retrouver le Christ dans les plus pauvres », ajoute Marine Clerc, qui a fait une année de mission au Chili et s’occupe désormais des réseaux sociaux.

Le volontariat de réciprocité

Depuis quelques années, Fidesco a développé le « volontariat de réciprocité » : des missionnaires de pays du Sud viennent donner de leur temps dans les pays les plus nantis. « Construire la fraternité ne se vit pas seulement en sens unique, explique Marine. En Europe on a aussi besoin d’être évangélisés, d’être rejoints, on a chacun nos pauvretés. »

C’est l’expérience des quelque 220 volontaires sur le terrain, affirme Sophie, qui jeune mariée, a servi en Zambie, dans la gestion d’une école maternelle : « Au-delà de l’action concrète de développement, il y a des liens qui se tissent. Les volontaires sont marqués parce qu’au final, c’est eux qui ont appris des choses, qui ont été touchés par les personnes rencontrées. Cela se traduit dans le volontariat de réciprocité : en Occident aussi, nous avons besoin de ce regard extérieur… et d’être un peu plus humbles. Nous avons besoin de l’aide des autres. »

« Le pape François, souligne-t-elle, nous a dit que toucher les plaies des pauvres, c’était toucher les plaies du Christ. En mission, on découvre qu’on peut soi-même être un pauvre, on découvre ses pauvretés, ses faiblesses, ses découragements, sa façon de râler. On devient nous aussi le pauvre de quelqu’un d’autre. »

« Je suis vraiment très proche d’eux »

Au terme de la rencontre, le pape a salué un par un les participants. Parmi eux, Carine Salomé, missionnaire du diocèse d’Avignon, a remis au pape des messages venus des réfugiés du camp de Samos en Grèce, où elle vit actuellement.

La laïque consacrée rattachée à la communauté de l’Agneau, qui assiste l’aumônier jésuite du camp, avait confectionné un petit livret avec ces mots recueillis pendant les messes, accompagnés d’un récit de mission : « Le pape l’a pris, il était très content… on connaît bien sa sensibilité à la réalité des réfugiés. »

« Je lui ai demandé une parole à dire aux réfugiés que je vais rejoindre, raconte-t-elle. Le pape a répondu en espagnol : dites-leur que je suis vraiment très proche d’eux, de tout coeur. »

Et après avoir rencontré l’évêque de Rome ? « Je repars dans un esprit fraternel, et renouvelée dans la mission, non plus en courant mais en volant ! » s’exclame la missionnaire.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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