« Si ce sont les femmes qui enseignent Dieu » : tel est le titre du mensuel féminin de L’Osservatore Romano de février 2021, qui indique, en couverture, l’augmentation du nombre de théologiennes dans les formations ecclésiales.
« La crise éducative est une forme de pauvreté », peut-on lire dans l’éditorial de ce numéro de « Femmes, Eglise, Monde » (Donne, Chiesa, Mondo) qui invite à « écouter les signes des temps, plutôt que les maudire et les accuser des échecs qui sont en grande partie les nôtres ».
Former ne consiste pas à « façonner selon un modèle idéal qui formate les individualités », peut-on lire dans le texte, et « il ne suffit pas de s’appuyer sur un savoir que l’on possède ». Le premier mouvement de l’éducation est « la sortie » : « ex – ducere, conduire à l’extérieur. Non seulement les autres, mais soi-même ».
Le mensuel encourage à « sortir des formules rassurantes, du langage autoréférentiel, d’un consensus édulcoré qui devient refuge consolateur plutôt qu’engagement radical à se faire levain. Sortir de l’“egolatrie”, individuelle et identitaire, et d’un savoir mis en sécurité, en se laissant provoquer par les nouvelles questions ».
L’éducation passe « par la rencontre/affrontement avec les autres », surtout « avec celui qui est aux marges, avec celui qui nous provoque et qui nous convoque ailleurs que dans nos connaissances installées ».
« Il ne peut pas y avoir d’éducation sans relation ni sans réciprocité, insiste le texte, et la première est celle entre masculin et féminin », qui n’est pas « une complémentarité, fondée sur une division des devoirs », mais « une fécondité réciproque, dans l’incontournable tension entre les deux termes ».
Donne Chiesa Mondo souhaite la « reconnaissance d’une co-essentialité » entre hommes et femmes dans la formation, car « Dieu est Père, Marie est mère et maîtresse ».
« Comment cette richesse peut se traduire dans l’aventure de la formation, est encore en grande partie à imaginer et à faire vivre », conclut le texte.
On trouve dans ce numéro des articles sur « la soif de sagesse des femmes », les « ministères laïcs », ou encore des zooms sur des étudiantes et enseignantes et théologie.