« Il n’y a pas de développement si l’on perd de vue l’homme et le soin de l’homme ; il n’y a pas de développement et il n’y a pas d’avenir si nous ne protégeons pas la vie la plus fragile et sans défense » : c’est l’appel « fort », « crié au monde », de jeunes handicapés qui ont participé à la préparation du congrès “L’économie de François”, qui réunira des jeunes du monde entier en ligne, du 19 au 21 novembre 2020.
En présentant cet événement au Vatican le 27 octobre, Francesca Di Maolo, présidente du centre médical « Serafico » d’Assise, dédié aux enfants et aux jeunes porteurs de graves handicaps, a souhaité « un avenir sans guerre, sans abandons, où puisse grandir une économie qui sache accueillir la vie, qui soit au service de l’homme, inclusive, et qui prenne soin de la création ».
Malgré le fait que les jeunes ne pourront être présents physiquement à cause de la pandémie, elle a évoqué la symbolique des lieux qui devaient les accueillir et qui restent « en arrière-fond » de l’événement : le sanctuaire du Dépouillement, où saint François ôta ses vêtements pour s’en remettre à Dieu, « geste prophétique » qui loin d’être « anti-économique, jetait les graines d’une économique alternative fondée sur la gratuité » ; la Portioncule, où naquit « la première fraternité autour de François » ; le crucifix de San Damiano qui invita le Poverello à « réparer la maison en ruine ».
Toutes ces images, a-t-elle insisté, évoquent le message de paix et de fraternité d’Assise et symbolisent une économie qui met la personne au centre.
Francesca Di Maolo a indiqué que le congrès s’ouvrirait par une vidéo réalisée avec les jeunes handicapés du centre, « qui représentent l’incarnation de la limite et de la vulnérabilité humaine », et qui confieront « le rêve secret qu’ils gardent dans leur âme ».
Le centre Serafico participe à l’événement « pour faire entendre la voix des nombreuses personnes blessées par la pauvreté, par la limite, par la maladie et par l’abandon », a-t-elle ajouté en dénonçant des « inégalités systématiques dans le domaine de la santé, qui sont injustes et iniques » parce qu’elles sont déterminées par « des politiques économiques qui éliminent les vies les plus fragiles ».
« Aucune stratégie, a-t-elle conclu, aucun projet ne pourra être vraiment novateur s’il ne porte pas les visages qui donnent un sens et une fin aux actions. »