Aujourd’hui, « l’Église se sent appelée à accompagner le chemin compliqué qui nous attend en tant que famille humaine. Elle doit le faire avec humilité et sagesse, mais aussi avec créativité. »
C’est ce qu’a déclaré le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin dans une interview au site web de l’association culturelle italienne L’osservatorio economico e sociale Riparte l’Italia, publiée le 27 août 2020.
Évoquant la relance de l’économie mondiale après la pandémie et la rencontre internationale de jeunes économistes à Assise, prévue en novembre, le cardinal Parolin affirme qu’« une créativité courageuse est très urgente » aujourd’hui, « pour que la crise dramatique de la pandémie ne se termine pas par une terrible tragédie, mais ouvre des espaces pour la conversion humaine et écologique dont l’humanité a besoin ».
Dans le message L’économie de François préparé pour la rencontre à Assise, rappelle le cardinal, le pape « appelle les jeunes économistes et entrepreneurs à « faire un ‘pacte’ pour changer l’économie actuelle et donner une âme à l’économie de demain » ». Il fait appel aux jeunes, « à leur sens de responsabilité et à leur créativité et les invite à développer des propositions concrètes et courageuses ».
Le pape François, estime-t-il, a « relancé le thème du développement humain intégral dans le contexte d’une ‘écologie intégrale’, environnementale, économique, sociale, culturelle, spirituelle ». L’enseignement social de l’Église, affirme le numéro 2 du Vatican, démontre qu’elle « sait se mettre continuellement à jour pour répondre aux questions de l’humanité avec cohérence et vision d’ensemble ».
« Être attentif à l’intégrité de la personne humaine »
Le cardinal réaffirme que pour l’Église, « la priorité n’est pas l’économie en tant que telle, mais l’être humain ». De même, si tous les gouvernements ont pris « des mesures drastiques, au point d’arrêter de nombreuses activités économiques pour lutter contre la pandémie, cela signifie que la priorité n’est pas l’économie, mais la personne », répète-t-il : « Cela implique avant tout de prendre soin de la santé. »
Cependant, la Doctrine sociale de l’Église, « enracinée dans l’anthropologie chrétienne », poursuit le cardinal, « nous rappelle que nous ne pouvons pas nous limiter à nous occuper uniquement de la santé du corps. Il faut être attentif à l’intégrité de la personne humaine ».
Par conséquent, l’Église « nous invite à redécouvrir la vocation de l’économie au service de l’humanité, pour garantir à chacun les conditions nécessaires à un développement humain intégral et à une vie digne ».
Le secrétaire d’État cite « des dangers apparus dans la lutte contre la pandémie, comme la prévalence des approches anthropologiques réductrices », « focalisées sur la santé corporelle ».
En même temps, « certains besoins fondamentaux » ont été niés, « en empêchant, par exemple, la proximité des membres de la famille et l’accompagnement spirituel des malades et des mourants ». Cela « nécessite qu’une réflexion plus approfondie soit menée sur les nombreuses questions que la pandémie nous a posées ».