Le pape Jean-Paul II se présentait « comme un pèlerin en quête de foi », comme « un pèlerin d’amour et d’espérance », affirme le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin.
Il partage ses « souvenirs les plus personnels » sur le pape polonais, qui remontent à 1990 à Mexico, au moment où le cardinal Parolin travaillait comme secrétaire de la délégation apostolique au Mexique, indique Vatican News en italien du 17 mai 2020. Les souvenirs du secrétaire d’État font partie de nombreux témoignages publiés par L’Osservatore Romano dans une édition spéciale pour le centenaire de la naissance de Jean-Paul II, le 18 mai: quatorze pages ouvertes par une salutation du pape François.
Lors de la cérémonie d’accueil à l’aéroport de Mexico, se souvient le cardinal Parolin, le pape Jean-Paul II a déclaré: « Le Seigneur, Maître de l’histoire et de nos destinées, a établi que mon pontificat était celui d’un pape pèlerin d’évangélisation, pour parcourir les voies du monde en apportant partout le message du salut. »
Peu de temps après, poursuit le cardinal, « il a réaffirmé le concept, se présentant comme ‘un pèlerin d’amour et d’espérance, avec le désir d’encourager les énergies des communautés ecclésiales, afin qu’elles donnent d’abondants fruits d’amour au Christ et de service aux frères’ ».
Le card. Parolin pense que ces paroles du pape polonais peuvent être « condensées … en un seul mot: mission ». « Pour lui, ce n’était pas une option préférentielle, mais une exigence évangélique », souligne le secrétaire d’État.
« Le nom même qu’il avait choisi » faisait écho à « celui du premier grand missionnaire, Paul de Tarse ». « Comme lui, souligne le cardinal, il avait reçu l’appel irrépressible à ouvrir toutes grandes les portes de la maison pour que tous ceux qui le rejoignent se sentent chez eux: la maison du Dieu vivant est destinée à la grande famille humaine. »
L’appel de Jean-Paul II à « ouvrir les portes au Christ », poursuit le cardinal, « n’était pas seulement une exhortation courageuse, mais la prise de conscience que l’on ne peut être Église qu’en ouvrant véritablement les portes de la maison au Seigneur et, avec lui, à tous les frères et sœurs créés à son image ». C’était une « annonce donnée immédiatement au monde, depuis l’inauguration du pontificat et de la première encyclique, dédiée au Rédempteur de l’homme et pour l’homme, à travers l’Église ».
Le card. Parolin se souvient que sous le pontificat de Jean-Paul II, le service diplomatique a aussi « ouvert des horizons plus larges »: il a été demandé « d’ouvrir, d’abord et pour toutes, les portes de la maison, au nom de Jésus ». « Il s’agissait, explique-t-il, de vivre la mission diplomatique en se rappelant que le nom précède et motive l’adjectif. Il s’agissait d’accueillir une splendide vérité: celle de n’être étranger dans aucun pays, et donc d’être chez soi partout. Non seulement parce que les catholiques sont partout dans le monde, mais surtout parce que chez l’homme, en chaque homme, il y a le Christ qui frappe en demandant d’ouvrir une porte. »
Du pontificat de Jean-Paul II, le secrétaire d’État garde aussi en mémoire « de nouveaux gestes à l’ancienne saveur évangélique » : « frontières franchies, rencontres œcuméniques, interreligieuses, sociales et historiques ».
Il parle de « l’évangile de la vie » du pape polonais : « Ce n’est pas un hasard, note-t-il, si le pape le plus souffrant que les médias nous ont montré était aussi le pape des jeunes, qui a prononcé – le 15 avril 1984, à l’occasion de la première Journée qui leur était dédiée – une phrase mémorable: « Ça vaut la peine d’être un homme, parce que toi, Jésus, tu as été un homme! »