Aloysius John a adressé un appel à la communauté internationale, soulignant trois exigences: arrêt des sanctions économiques, annulation de la dette, aide aux pays en difficulté.
Concrètement, il a recommandé « l’élimination des sanctions économiques contre l’Iran, le Liban, la Syrie, la Libye et le Venezuela, afin de garantir l’aide aux populations touchées et pour que Caritas, à travers l’Église, puisse continuer à jouer son rôle de soutien aux pauvres et aux plus vulnérables; l’annulation de la dette des pays les plus pauvres ou au moins annulation des paiements des intérêts de la dette pour 2020; une aide internationale aux pays dans le besoin sans risque de détournement à d’autres fins. »
Aloysius John a confié que Caritas Internationalis « travaille en étroite collaboration avec le dicastère pour le service du développement humain intégral », conformément à l’appel du pape François.
Concrètement, un fonds spécial Covid-19 a été mis en place pour aider 7,8 millions de personnes dans 14 pays, dont l’Équateur, l’Inde, la Palestine, le Bangladesh, le Liban et le Burkina Faso.
Mais il a indiqué les manques: « Des ressources manquent encore, pour secourir 840 000 personnes supplémentaires. »
Il a présenté ce bilan: « Jusqu’à présent, 32 projets ont été reçus et 14 ont déjà été approuvés et financés. Tout autre projet approuvé sera financé lorsque des contributions supplémentaires le permettront. Grâce à ces projets, de nombreuses familles reçoivent une aide alimentaire de base, des kits d’hygiène, des articles tels que du savon, des couches et une aide en espèces pour subventionner le loyer et d’autres besoins urgents. »
Mais surtout, pour le cardinal ghanéen, la pandémie constitue « une occasion à ne pas manquer d’imaginer un avenir meilleur ». C’est pourquoi avec le soutien du pape François, son dicastère a mis en place une “Commission vaticane Covid-19”, avec la collaboration de Caritas Internationalis et d’autres dicastères de la curie romaine. Elle a pour mission d’étudier l’incidence de cette crise sanitaire dans le monde. Elle s’appuie sur cinq groupes de travail, mis en place pour au moins un an, en collaboration avec les Églises locales, afin de proposer « des réflexions et des réponses crédibles au monde de l’après-pandémie ».
Pour Mgr Duffé, la crise a des effets aux niveaux social, politique, économique, individuel: « Aujourd’hui nous redécouvrons que la santé et la solidarité sont des conditions et des piliers indispensables de notre économie. »
La mission de la commission et des Eglises locales sera « d’écouter et d’accompagner les personnes dans leur souffrance », mais aussi « de proposer une réflexion sur le lien entre les dimensions sanitaire, écologique, économique et sociale de la crise, car tout est lié », de « soutenir de nouvelles options pour le soin de la nature, de la biodiversité et de l’homme », et d’ »offrir de l’espoir, car nous croyons, comme Jésus-Christ nous l’a montré, que la vie est plus forte que la mort ».
Une des décisions incontournables serait de « ne pas piller les ressources dont nous disposons, ainsi que de soutenir les politiques qui répondent à l’urgence climatique », en sollicitant la contribution de chaque citoyen et de « Commencer à changer notre régime alimentaire, en mangeant des aliments de saison et en évitant les produits très polluants. La Covid-19 a montré que nous n’avons pas besoin d’autant de choses que nous le pensons. Nous pouvons être plus avec moins. »