« Nous sommes tous appelés à affronter cette crise de santé internationale avec sérieux, sérénité et courage, en nous rendant disponibles aussi pour certains sacrifices de notre style de vie quotidien », exhorte le Vatican dans un message aux laïcs et aux familles diffusé le 6 mars 2020, alors que l’épidémie du Coronavirus Covid-19 inquiète le monde.
Les derniers bilans font état de 100.000 contaminations dans le monde avec 3.400 morts dans 89 pays. En France, 613 cas ont été confirmés, dont 9 décès.
S’adressant spécialement à ceux qui se sentent « seuls », le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie appelle à l’espérance : « nous avons la protection de Dieu, qui veille sur chacun de nous avec son amour de Père, et des hommes et des femmes qui partagent avec nous le chemin de la vie et la solidarité, aujourd’hui et demain. »
En ces circonstances, estime encore le Dicastère, « la famille peut être une ressource, une force motrice diffusant en chacun un sens de responsabilité, de solidarité, de force et de prudence, de partage et d’aide réciproque dans la difficulté ».
Et d’adresser « une pensée particulière » aux familles « qui vivent dans des endroits du monde pauvres en ressources économiques et en aides sociales » ou encore aux familles dont les « risquent de perdre leur travail en raison des conséquences de l’épidémie sur la production, le commerce, les transports, l’instruction et les autres activités civiles ».
Message aux laïcs et aux familles
Chers frères et sœurs,
La vie que Dieu nous a donnée, fondement de tout autre bien, est précieuse et fragile en même temps. De cette richesse et de cette limite nous en faisons l’expérience chaque jour, mais particulièrement quand la vie est exposée à une menace dans sa dimension spirituelle et corporelle, individuelle et sociale. Dans ces moment-là nous nous décourageons qu’une ombre se lève à l’horizon et recouvre quelque reflet de la lumière divine qui brille dans notre vie. La peur de rencontrer ce danger nous prend et notre cœur se fait inquiet.
Mais comment oublier les paroles de Jésus ? Il nous rassure en disant : « Pas un seul moineau ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. » (Mt 10, 29b‒31).
La vie de l’homme a une très grande valeur aux yeux de Dieu. Si, en certaines circonstances, quelque chose attente à la santé et à la vie de nombreux hommes, y compris la nôtre, nous ne devons pas nous sentir seuls face à cet ennemi. Comme en ces mois où en de nombreux endroits du monde se diffuse un nouveau virus capable d’infecter très rapidement des groupes et des populations entières, provoquant une maladie contagieuse appelée Covid-19. Chez beaucoup, elle provoque de légères affections, tandis que chez d’autres elle cause des souffrances plus graves et, dans un nombre très limité de cas, peut amener aussi à la mort.
Nous sommes tous appelés à affronter cette crise de santé internationale avec sérieux, sérénité et courage, en nous rendant disponibles aussi pour certains sacrifices de notre style de vie quotidien, pour le bien commun : notre bien et celui de tous. Chacun est appelé à jouer son rôle, mais il n’est pas seul : nous avons la protection de Dieu, qui veille sur chacun de nous avec son amour de Père, et des hommes et des femmes qui partagent avec nous le chemin de la vie et la solidarité, aujourd’hui et demain. L’Eglise aussi veut être au côté de chaque malade du Covid-19, de sa famille et de ses amis, du personnel de santé et d’assistance publique qui soigne cette personne, et des scientifiques qui cherchent un remède à cette pathologie.
Comme Dicastère chargé par le Saint Père du soin pastoral des laïcs, de la famille et de la vie, nous souhaitons manifester notre proximité, notre affection – en ce moment de difficulté – à tous ceux qui sont touchés par le Covid-19 ou qui se sentent menacés par cette infection virale, et les assurer de notre prière pour eux. Nous remercions les laïcs qui exercent la profession de médecins, infirmiers, urgentistes et chercheurs scientifiques, impliqués dans le soulagement des souffrances et de l’inquiétude causées par l’irruption de cette contagion et dans la recherche de formes efficaces de traitement de cette maladie, pour la générosité de leur dévouement. Nous les encourageons à employer leurs meilleures énergies et les talents intellectuels que Dieu leur a donnés pour cette bonne cause.
Nous souhaitons adresser une pensée particulière aux familles, qui sont appelées, avec amour et avec le sentiment de leur grande responsabilité, à prendre en charge leurs membres affectés par le Covid-19 ou à prendre soin des personnes âgées qui ne peuvent pas sortir de chez eux à cause du risque de contamination, des sujets les plus fragiles en raison d’une autre maladie déjà déclarée, et des enfants qui doivent rester chez eux alors que les écoles sont fermées pour des raisons sanitaires. C’est une lourde tâche, surtout pour les familles qui vivent dans des endroits du monde pauvres en ressources économiques et en aides sociales, mais aussi pour celles où le mari, la femme ou d’autres membres de la famille, risquent de perdre leur travail en raison des conséquences de l’épidémie sur la production, le commerce, les transports, l’instruction et les autres activités civiles.
En ces circonstances difficiles, la communion d’amour entre les époux et entre les parents et les enfants est une ressource très précieuse pour toute la société et pour chaque personne qui risque d’expérimenter la solitude. La solitude est un mal pour la personne à risque de contracter une maladie, un mal qui s’ajoute au mal physique provoqué par la pathologie. « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2, 18): la sagesse prévoyante de Dieu créateur pensant la relation sponsale entre l’homme et la femme déploie toute sa vérité aussi devant la diffusion d’une infection invalidante pour les personnes touchées et pour les relations sociales entre tous les citoyens. Vraiment, en ces circonstances, la famille peut être une ressource, une force motrice diffusant en chacun un sens de responsabilité, de solidarité, de force et de prudence, de partage et d’aide réciproque dans la difficulté.
Le Dicastère s’unit au pape François, qui exprime sa « proximité aux malades du coronavirus et aux soignants qui les traitent, ainsi qu’aux autorités civiles et à tous ceux qui s’impliquent pour assister les patients et stopper la contagion » (Audience générale du 13 février 2020) et il vous embrasse tous, chers laïcs et familles, par le signe de l’unité et de la paix entre tous les hommes, celui de la Croix de notre Seigneur.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
