La Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel « a marqué une victoire de la culture de la vie et de la paix sur la culture de la peur et de la mort », a déclaré le pape François dans un message en anglais – signé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État – au président de la quatrième Conférence d’examen de la Convention sur les mines terrestres antipersonnel.
« Pour parvenir à un monde sans mines, il est impératif que la mise en œuvre de la Convention devienne véritablement universelle », souligne le pape : « Le Saint-Siège appelle les pays qui ne font pas parties à la Convention à y adhérer et à appliquer sans délai sa lettre et son esprit. »
Le message a été adressé aux participants à la conférence internationale à Oslo, en Norvège, le 29 novembre 2019, vingt-deux ans après l’adoption du document à la Conférence d’Oslo (3 décembre 1997).
« Cette Convention, lit-on dans le message, pionnière d’un multilatéralisme réussi et concret … n’était pas guidée par des intérêts politiques, économiques ou idéologiques, mais par les impératifs moraux de placer la personne humaine et le sens des responsabilités partagées au centre de nos préoccupations. »
« À l’échec humain que représentent les conflits en eux-mêmes, les mines antipersonnel ajoutent un sentiment de peur qui perturbe les moyens de subsistance, empêche la réconciliation, la paix et le développement intégral », souligne le message, dans lequel le cardinal Parolin souhaite aussi « réitérer l’appel du pape François » qui exhorte « à rejeter la tentation de considérer l’autre comme un simple ennemi à détruire », et à le voir « comme une personne dotée d’une dignité inhérente ».
Le message souligne l’importance de l’« assistance aux victimes des mines antipersonnel, y compris leur pleine réadaptation, la réinsertion socio-économique, ainsi que l’assistance psychologique et spirituelle », notant que c’est « une étape essentielle sur la voie d’un monde pacifique ». « Il est essentiel, lit-on, de ne pas laisser les victimes des mines antipersonnel être également victimes de ce que le pape François a dénoncé comme la ‘mondialisation de l’indifférence’ dans une ‘culture du déchet’ ».
« Traduire ces principes en réalité pratique, explique le message, signifie également mettre à disposition des ressources financières et humaines en tant qu’expression concrète de la solidarité internationale. »
Le pape François affirme que « le déminage, la destruction des stocks et l’assistance aux victimes sont des étapes interdépendantes et essentielles pour cheminer ensemble sur la voie d’un monde exempt de mines terrestres ». « En particulier, le déminage est crucial pour éviter de nouvelles victimes potentielles. » À cet égard, le pape « félicite tous ces courageux artisans de paix qui risquent leur vie pour effectuer des activités de déminage et leur souhaite une mission en toute sécurité. Ne vous découragez pas devant une tâche aussi ardue ! »
« Dans un monde de plus en plus mondialisé et interdépendant, poursuit le texte du message, le lien entre le désarmement et le développement humain intégral devient de plus en plus évident. »
En concluant son message, le pape demande « la bénédiction de Dieu » sur tous les participants à cette réunion, les invitant « à placer la personne humaine au centre » de leurs préoccupations et à déployer « tous les efforts possibles pour favoriser le dialogue et promouvoir une culture de paix ». « Il s’agit d’un engagement à vie sérieux qui doit être transmis d’une génération à l’autre, souligne le pape. Unissons-nous d’une seule voix pour dire : plus jamais de victimes des mines ! »
