Messe du 1er janvier 2019 © Vatican Media

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Académies pontificales : le pape souhaite que la théologie mariale compte parmi "les questions cruciales"

Message pour l’assemblée du Conseil de coordination (Traduction intégrale)

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La théologie mariale est « une présence nécessaire de dialogue entre les cultures, capable d’alimenter la fraternité et la paix », affirme le pape François qui souhaite qu’elle ait le rôle qui lui est « dû » dans la formation théologique universitaire : qu’elle compte parmi « les questions cruciales de notre temps ».
Dans un message lu par le cardinal secrétaire d’Etat le 4 décembre 2019 à la XXIVe Assemblée publique des Académies pontificales, le pape évoque le thème de la rencontre organisée cette année par l’Académie pontificale mariale internationale : “Marie, chemin de paix entres les cultures”.
Dans le sillon tracé par ses prédécesseurs, il exprime son désir de « promouvoir et encourager la recherche théologique et particulièrement la recherche visant à approfondir les thèmes de théologie mariale ».
Message du pape François
A mon vénéré frère,
Le cardinal Gianfranco Ravasi,
Président du Conseil pontifical de la culture
Et du Conseil de coordination des Académies pontificales
Je m’adresse à vous à l’occasion de la XXIVe Assemblée publique solennelle des Académies pontificales, circonstance qui caractérise, grâce à la réforme voulue par saint Jean-Paul II en 1995, le chemin des sept Académies réunies au sein du Conseil de coordination que vous présidez, et qui trouve dans la remise du Prix un moment important de leur engagement au service de la théologie, de la culture et de la vie pastorale de l’Eglise. J’adresse mon salut cordial aux cardinaux, aux évêques, aux ambassadeurs, aux membres des Académies et à tous les amis présents.
L’Académie est un lieu où le savoir devient service, parce que sans un savoir qui naît de la collaboration et aboutit dans la coopération il n’y a pas de développement authentiquement et intégralement humain. L’Académie est, dans le domaine qui lui est propre, une expérience et un modèle de synodalité. C’est aussi une force d’évangélisation, qui appartient au présent de l’Eglise et de sa mission (Cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, 83). Et le Prix que j’ai aujourd’hui le plaisir de remettre veut être une invitation à célébrer le lien toujours fécond entre Evangile et culture.
Cette XXIVe édition a été organisée par l’Académie pontificale mariale internationale, qui fête cette année le 60e anniversaire de son institution, par saint Jean XXIII, le 8 décembre 1959. Je félicite le p. Stefano Cecchin et les universitaires pour leur engagement dans la promotion de la science de la mariologie et d’une dévotion mariale authentique. Cette Académie vient se caractériser comme lieu semblable à la “Maison de Marie”, où Jésus grandit en « âge, sagesse et grâce » (Lc 2,46), et où la Vierge, cette mère accueillante et épouse attentionnée, enseigne à être un “cénacle” vivant.
Le thème choisi pour cette Assemblée publique, « Marie, chemin de paix entre les cultures », résume idéalement le chemin de ces soixante années. L’expérience dramatique des deux guerres mondiales a poussé Pie XII à montrer, dans le signe de l’Assomption, un phare de paix à l’humanité inquiète et effrayée. Le Concile Vatican II, ensuite, a montré dans la Mère du Seigneur le modèle d’une Eglise “maîtresse en humanité”, pour qu’elle serve les plus profondes aspirations du cœur humain.
Chez saint Paul VI, le lien entre la Sainte Vierge et le peuple croyant résonne fortement, clairement, consciemment et passionnément. Il écrit ainsi dans Marialis cultus: « À l’homme d’aujourd’hui souvent tiraillé entre l’angoisse et l’espérance, prostré par le sentiment de ses limites et assailli par des aspirations sans bornes, troublé dans son âme et déchiré dans son cœur, l’esprit obsédé par l’énigme de la mort, oppressé par la solitude alors qu’il tend vers la communion, en proie à la nausée et à l’ennui, la Vierge Marie, contemplée dans sa vie terrestre et dans la réalité qu’elle possède déjà dans la Cité de Dieu, offre une vision sereine et une parole rassurante : la victoire de l’espérance sur l’angoisse, de la communion sur la solitude, de la paix sur le trouble, de la joie et de la beauté sur le dégoût et la nausée, des perspectives éternelles sur les perspectives temporelles, de la vie sur la mort. » (n. 57).
Saint Jean-Paul II agit pour que la Mère du Rédempteur devienne motif et inspiration pour une rencontre renouvelée et une fraternité retrouvée sur les voies d’accès de l’Eglise et du monde dans le nouveau millénaire. Pour cela, il voulut donner à la mariologie le rôle qui lui était dû dans la formation théologique universitaire et dans le dialogue entre les savoirs. Je souhaite aussi que la mariologie entre dans les questions cruciales de notre temps.
Enfin, Benoît XVI a exhorté les étudiants à approfondir davantage le rapport entre théologie mariale et théologie de la Parole. « De cela, on pourra tirer un grand bénéfice autant pour la vie spirituelle que pour les études théologiques et bibliques. En effet, ce que l’intelligence de la foi a saisi concernant Marie se situe au centre le plus intime de la vérité chrétienne. » (Exhort. ap. post-syn. Verbum Domini, 27).
L’Académie pontificale mariale internationale a accompagné le Magistère universel de l’Eglise par la recherche et la coordination des études de théologie mariale ; par les Congrès de Mariologie Mariani Internazionali, dont le 25e sera célébré l’an prochain ; en collaborant avec les différents centres d’études ecclésiastiques et laïcs ; et, enfin, à travers la coopération avec diverses institutions académiques. Ces engagements sont un témoignage clair de la façon dont la mariologie est une présence nécessaire de dialogue entre les cultures, capable d’alimenter la fraternité et la paix.
En désirant, par conséquent, promouvoir et encourager la recherche théologique et particulièrement la recherche visant à approfondir les thèmes de théologie mariale, je suis heureux de remettre le Prix des Académies pontificales, ex aequo, à Carme López Calderón, pour son oeuvre Grabados de Augsburgo para un ciclo emblemático portugués. Los azulejos de la iglesia del convento de Jesús de Setúbal, et au père Ionuț-Cătălin Blidar, pour son étude intitulée L’umanità immacolata di Maria – icona del logos di Dio, compimento della stirpe eletta e frutto dell’albero della croce. Un approccio ecumenico alla mariologia immacolatista greco-latina (sec. II-XIV). En outre, je suis heureux de remettre la médaille du Pontificat à l’Institut de mariologie croate.
Je confie chacun de vous à la Vierge Marie, Mère de Tendresse, pour qu’elle accompagne votre chemin personnel et académique. De tout cœur, je vous confère une Bénédiction apostolique spéciale, ainsi qu’à vos familles et vos communautés.
Du Vatican, 4 décembre 2019
FRANÇOIS
© Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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