Conférence de presse, Tokyo-Rome © Antonio Spadaro SJ

Conférence de presse, Tokyo-Rome © Antonio Spadaro SJ

Sur l'environnement, "nous avons dépassé les limites" : conférence de presse Tokyo-Rome (5)

De l’usage de l’énergie nucléaire et du manque de sécurité

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« En ce qui concerne l’environnement, je pense que nous avons dépassé les limites », a affirmé le pape François en rentrant de son voyage en Thaïlande et au Japon, le 26 novembre 2019.
Répondant à une question de journaliste, le pape a exprimé sa méfiance vis-à-vis de l’énergie nucléaire « tant qu’il n’y aura pas de sécurité totale dans son utilisation ».
Voici la traduction par Vatican News de ce passage de la conférence de presse du pape François à bord de l’avion de la compagnie japonaise ANA:
Shinichi Kawarada, The Asahi Shimbum
Comme vous l’avez souligné à juste titre, une paix durable ne peut pas être instaurée sans désarmement. Le Japon est un pays qui bénéficie de la protection nucléaire des États-Unis et qui est également producteur d’énergie nucléaire, ce qui comporte un grand risque, comme ce fut le cas à Fukushima. Comment le Japon peut-il contribuer à la paix mondiale ? Faut-il fermer les centrales nucléaires ?
«Je reviens sur la possession de l’industrie nucléaire. Un accident peut toujours arriver, la triple catastrophe (le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima en 2011, ndlr), vous l’avez vécue. Le nucléaire est la limite. Les armes, laissons-les, parce que c’est la destruction. L’utilisation de l’énergie nucléaire est très “limite” car nous n’avons pas encore atteint la sécurité totale. Vous pourriez me dire que même avec l’électricité, vous pouvez faire un désastre à cause d’une insécurité, mais ce serait un petit désastre. Un désastre dans une centrale nucléaire sera un grand désastre. Et la sécurité n’a pas encore été établie. C’est une opinion personnelle, je n’utiliserais pas l’énergie nucléaire tant qu’il n’y aura pas de sécurité totale dans son utilisation. Certains disent que c’est un risque pour la sauvegarde de la création et que l’énergie nucléaire doit cesser. Moi, je m’arrête sur la sécurité. Il n’y a pas la sécurité garantissant qu’aucune catastrophe ne se produise. Oui, une tous les dix ans dans le monde. Ensuite, il y a la création, le désastre de la puissance nucléaire sur la création, sur la personne. Il y a eu la catastrophe en Ukraine (Tchernobyl, en 1986, ndlr). Nous devons faire de la recherche sur la sécurité, tant pour éviter les catastrophes que pour en évaluer les conséquences sur l’environnement. En ce qui concerne l’environnement, je pense que nous avons dépassé les limites, en agriculture avec des pesticides, en matière d’élevage de poulets avec les médecins qui disent aux mères de ne pas nourrir leurs enfants avec des poulets d’élevage parce qu’ils sont élevés avec des hormones et qu’ils sont mauvais pour leur santé. Beaucoup de maladies rares qui existent aujourd’hui à cause du mauvais usage de l’environnement. La protection de l’environnement est quelque chose qui arrive soit aujourd’hui, soit jamais. Mais revenons à l’énergie nucléaire : construction, sécurité et sauvegarde de la création».
Traduction © Vatican News

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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