« Nous devons éviter ‘une écologie fausse ou superficielle’, qui ferait succomber à la tentation de penser que ‘les choses ne semblent pas si sérieuses et que la planète pourrait continuer telle qu’elle est pendant un certain temps’ », a déclaré Mgr Joseph Grech, chargé d’affaires, par intérim, de la Mission permanente du Saint-Siège auprès des organisations internationales à Vienne, en citant l’encyclique Laudato Si’ du pape François.
Il est intervenu à la session de clôture de la réunion de Mise en œuvre de la dimension économique et environnementale (EEDIM) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), sur le thème : Possibilités d’améliorer la stabilité et la sécurité grâce à une bonne gouvernance environnementale, le 15 octobre 2019.
Le Saint-Siège, a dit Mgr Grech, invite à « une réflexion sur les deux approches de l’écologie soulignées par le pape François » : il s’agit, d’une part, de « l’écologie intégrale » qui nous appelle à « examiner les interactions au sein des systèmes naturels eux-mêmes et avec les systèmes sociaux », et donc à adopter « une approche intégrée de la lutte contre la pauvreté, qui rétablisse la dignité des exclus, et en même temps protéger la nature. » (Laudato Si’, 139) D’autre part, nous devons éviter « une écologie fausse ou superficielle », qui ferait penser que « les choses ne semblent pas si sérieuses et que la planète pourrait continuer telle qu’elle est pendant un certain temps » (Laudato Si’, 59)
Cela va dans le sens de ce que les États participants ont déclaré à Madrid, en 2007, a souligné Mgr Grech, « en réaffirmant leur détermination à améliorer la gouvernance environnementale, notamment en renforçant la gestion durable des ressources naturelles, en particulier de l’eau, des sols, des forêts et de la biodiversité ».
« En ce moment historique peut-être plus que jamais, il est urgent de mettre en place une bonne gouvernance environnementale », a réaffirmé le représentant du Saint-Siège. Comme l’a souligné le pape François dans son encyclique environnementale, la crise environnementale actuelle persiste, car « nous manquons de leadership capable de nous engager sur de nouvelles voies et de répondre aux besoins du présent avec préoccupation pour tous et sans préjudice des générations à venir » (53).
Trop souvent, a poursuivi Mgr Grech, « le bien commun a été compromis par une alliance entre l’économie et la technologie qui a pour effet de mettre de côté tout ce qui n’est pas lié à ses intérêts immédiats, ce qui entraîne à la fois une corruption institutionnelle et une dégradation de l’environnement ».
« L’injustice engendre le mécontentement et le mécontentement engendre le conflit », a-t-il affirmé.
« Ces défis sont au cœur des préoccupations de la dimension économique et environnementale de l’OSCE », a-t-il ajouté : « Travaillant en étroite collaboration avec les organisations internationales, les gouvernements nationaux et la société civile, l’OSCE a beaucoup fait pour promouvoir une bonne gouvernance environnementale. Ses missions sur le terrain s’emploient à sensibiliser le public aux problèmes d’environnement et à leurs incidences sur la sécurité, à faciliter l’accès à l’information et à promouvoir la transparence. »
En concluant son discours, Mgr Grech a voulu remercier les organisateurs de l’édition EEDIM de cette année pour « l’occasion de partager nos réflexions sur ce sujet ».
OSCE 2019, capture @ OSCE
OSCE : le Saint-Siège invite à « éviter une écologie fausse ou superficielle »
Laudato si’, à Vienne aussi