Les messages prononcés par le pape François « en Afrique et pour l’Afrique » sont « tout autant destinés à nous tous », affirme Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication.
Il a publié un article sur Vatican News dressant le premier bilan du 31e voyage international du pape dans l’Océan indien – Mozambique, Madagascar, Île Maurice – ce 10 septembre 2019.
Plusieurs fois au cours de son voyage, souligne Andrea Tornielli, « le pape a incité les prêtres, les religieuses et les religieux à raviver la flamme de l’authentique esprit missionnaire qui est indissociable de la proximité avec ceux qui souffrent ».
Le pape François, poursuit-il, « a aussi invité à ne pas considérer la condition des pauvres comme une fatalité ». « Ne capitulez jamais devant les effets néfastes de la pauvreté, a dit le pape, ne cédez jamais aux tentations d’une vie facile ou de vous replier sur vous-mêmes ».
Et ainsi, explique le directeur éditorial, « l’autre fil rouge qui a relié les rendez-vous de ce voyage a été un rappel à la responsabilité des gouvernements, des autorités politiques et de la société civile, pour que puissent être entrepris de nouveaux chemins sur la voie du développement ». Il s’agit « des chemins novateurs capables de remettre en cause le modèle actuel économique et financier, en faisant des peuples les protagonistes de la construction d’un avenir plus juste, plus solidaire, plus respectueux de la dignité de la vie, des cultures et des traditions, plus respectueux de la création qui nous a été donnée pour que nous la transmettions à nos enfants sans la piller ».
Le moment « le plus émouvant de tout le voyage, affirme Andrea Tornielli, a sans doute été la rencontre avec les huit mille enfants d’Akamasoa, là où se trouvait auparavant une énorme décharge et où, maintenant, surgissent de petites, mais de dignes maisons en briques, des écoles, des lieux de récréation ».
« L’œuvre commencée il y a une trentaine d’années par le père Pedro Opeka est l’un des nombreux trésors cachés de l’Église catholique dans le monde, souligne le directeur. Une œuvre qui incarne l’espérance chrétienne. »
Andrea Tornielli évoque «l’accueil bruyant et festif que les petits d’Akamasoa ont réservé au pape » : « un carburant pour l’âme », dit-il. « En contemplant les visages de ces enfants, heureux d’avoir accueilli chez eux ce grand-père vêtu de blanc venu de Rome, on rencontre l’essence la plus profonde de l’Église et de sa mission : évangéliser et promouvoir l’homme. »
« Ce qui reste avant tout imprimé dans l’esprit… de ces journées intenses et extraordinaires », écrit-il encore, « ce sont les visages remplis de joie des enfants, des femmes et des hommes qui ont accompagné le pape François » et « qui ont animé – dans le vrai sens du terme – les magnifiques liturgies célébrées dans les trois pays ».
« La joie qu’ils ont su exprimer, malgré les difficultés et les conditions précaires dans lesquelles beaucoup d’entre eux sont obligés de vivre, a quelque chose à nous enseigner à tous », souligne-t-il. « Cela nous enseigne, explique le directeur, que, pour estimer le bien-être d’un peuple, les paramètres liés à la seule dimension économique ne suffisent pas : la foi vécue, l’amitié, la capacité de relation, les liens familiaux, la solidarité, la capacité de se réjouir des petites choses, la disponibilité à se donner, ne pourront jamais entrer dans les statistiques. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
Messe au domaine de Soamandrakizay (Antananarivo), Madagascar © Vatican Media
Les messages du pape pour l’Afrique sont destinés à tous, écrit Andrea Tornielli
Il dresse le premier bilan du voyage