Forêt amazonienne © Wikimedia commons / Neil Palmer

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Le synode sur l’Amazonie « est ‘enfant’ de Laudato si », explique le pape

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Interview à Vatican Insider

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Le synode sur l’Amazonie qui aura lieu en octobre « est l’ ‘enfant’ de Laudato si. Ceux qui ne l’ont pas lu ne comprendront jamais le Synode sur l’Amazonie ».
C’est ce que le pape François a dit dans une interview à Vatican Insider, indique le site du synode en italien. « Laudato si ’n’est pas une encyclique verte, a-t-il ajouté, c’est une encyclique sociale qui repose sur une réalité ‘verte’, la garde de la Création. »
Le synode « n’est pas une réunion de scientifiques ou d’hommes politiques, a poursuivi ses explications le pape François. Ce n’est pas un Parlement, c’est autre chose. Cela vient de l’Église et aura une mission et une dimension évangélisatrices. Ce sera une œuvre de communion guidée par le Saint-Esprit ».
Parmi les choses que le pape craigne le plus pour la planète, il a nommé « la disparition de la biodiversité », « nouvelles maladies mortelles », « une dérive et une dévastation de la nature pouvant mener à la mort de l’humanité ».
« Il y a quelques mois, a raconté le pape, sept pêcheurs m’ont dit : ‘Ces six derniers mois, nous avons collecté 6 tonnes de plastique. » L’autre jour, j’ai lu un article sur un immense glacier d’Islande qui avait presque complètement fondu : ils lui avaient construit un monument funéraire. Avec l’incendie de la Sibérie, certains glaciers du Groenland ont fondu par tonnes. Les habitants d’un pays du Pacifique bougent parce que dans vingt ans, l’île où ceux qui y vivront ne seront plus. »
Mais « les données » qui l’ont « le plus choqué » sont celles de «The Overshoot Day : le 29 juillet, a expliqué le pape, nous avons épuisé toutes les ressources régénérables de 2019. À partir du 30 juillet, nous avons commencé à consommer plus de ressources que celles que la planète parvient à régénérer en un an. C’est très grave. C’est une situation d’urgence mondiale. Et nous serons un synode d’urgence ».
Le synode est consacré à l’Amazonie, car « c’est un lieu représentatif et décisif », selon les paroles du pape François : « Avec les océans, il contribue de manière décisive à la survie de la planète. Une grande partie de l’oxygène que nous respirons provient de là. C’est pourquoi la déforestation signifie tuer l’humanité. Et puis, l’Amazonie implique neuf États et ne concerne donc pas une seule nation. »
« La menace de la vie des populations et du territoire » de cette partie du monde « découle des intérêts économiques et politiques des secteurs dominants de la société », a affirmé le pape. Pour changer la situation, a-t-il noté, il faut « éliminer leurs propres connivences et corruptions ». « Ils doivent assumer des responsabilités concrètes, a ajouté le pape, par exemple en ce qui concerne les mines à ciel ouvert, qui empoisonnent l’eau et causent tant de maladies. Ensuite, il y a la question des engrais. »
Le pape a dit aussi qu’il existe une prise de conscience de la part de plusieurs personnes qui comprennent la gravité de la situation : « en particulier, a-t-il noté, dans les mouvements de jeunes écologistes, comme celui dirigé par Greta Thunberg, ‘Fridays for future’. J’ai vu leur pancarte qui m’a frappée : ‘Nous sommes l’avenir !’ ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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