Notre-Dame de Paris, 17 avril 2019 © Anita Sanchez

Notre-Dame de Paris, 17 avril 2019 © Anita Sanchez

Notre-Dame de Paris, «Notre Dame du cœur», un mois après

Communiqué de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris

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Un mois après l’incendie de la cathédrale, où en sommes- nous ?

« Notre Dame du cœur »

La vague mondiale de soutiens après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris à l’entrée de la semaine Sainte, le lundi 15 avril appartient désormais à l’histoire de cet édifice. Tant la collecte de fonds que les promesses de dons, de soutiens en nature et en compétence expriment un élan mondial suscité en si peu d’heures. Sans évoquer la ferveur spirituelle qui en résulte, que nul ne pourra jamais mesurer.

Deux points d’interrogation essentiels subsistent à ce jour et amènent à des commentaires importants :

  • Le budget nécessaire, dûment vérifié, demeure encore inconnu pour que fidèles et  touristes puissent à nouveau y entrer pour se recueillir, admirer l’édifice, dans des conditions de sûreté et de sécurité pleinement satisfaisantes. Les expertises sont loin d’être achevées.
  • La collecte évoquée (le fameux « milliard ») n’est consolidée par aucune fondation, aucune autorité. S’il n’y aura probablement pas de remise en question des dons les plus importants promis par des mécènes de renom qui se sont publiquement engagés, il n’en demeure pas moins que la majeure partie de ces dons n’ont pas encore été concrétisés. La raison est simple, les discussions démarrent tout juste pour préparer des conventions de droit privé. Elles serviront aussi de cadre pour que s’exprime la volonté de ces grands donateurs.

Il en est de même pour les messages, fort nombreux, qui ont accompagné les dons plus modestes. Ils font l’objet d’un examen très attentif par la Fondation Notre Dame qui sera en mesure de rendre cette expression publique, mi-juin, soit deux mois après l’incendie.
C’est pourquoi, la collecte continue ! En effet, au fur et à mesure du travail d’avancement des expertises, les besoins apparaissent considérables. « Tout euro donné sera un euro qui servira à faire rebattre le cœur de la cathédrale. Il servira à financer un programme ambitieux mais nécessaire qui réponde aux attentes qui étaient satisfaites avant le 15 avril  » tient à souligner l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, en réponse aux nombreuses questions qui continuent d’être posées par tous publics.
Pour ce qui la concerne, la Fondation Notre Dame a collecté 9.5 M€ auprès de 43.000 particuliers, français et étrangers (notamment 7.000 américains) et 4 M€ auprès de grands donateurs, soit 13.5 M€.

La restauration et la conservation de l’édifice sont l’objectif prioritaire et essentiel. Déjà un appel de fonds vient d’être adressé par le Ministère de la Culture de 3.6 M€ portant sur la sécurisation du site du chantier. Une part de la collecte déjà réalisée va donc servir à cet emploi indispensable.
La poursuite se fera avec les efforts de tous et notamment avec les soutiens de mécènes. MM. François et François-Henri Pinault, M. Bernard Arnault et sa famille ainsi que le groupe LVMH ont bien voulu s’engager à apporter respectivement 100 et 200 M€ qui serviront à la restauration de l’édifice, qui s’inscrit dans le Programme Cathédrale.
D’autres mécènes vont se manifester dans les prochaines semaines.
Tous les apports feront l’objet de conventions avec la Fondation Notre Dame qui procédera par étapes successives aux reversements aux pouvoirs publics en fonction de l’avancement du chantier.
Outre la conservation et la restauration de Notre-Dame, « le Programme Cathédrale » vise aussi à trouver des solutions innovantes pour :

  • La rénovation de l’autel fendu et du mobilier et objets liturgiques (reliquaire couronne d’épines par exemple) pour partie détériorés ou détruits
  • Un soutien d’urgence à l’Ecole Supérieure de Musique sacrée (formation diplômante ; concerts)
  • Un nouvel accès à la visite du trésor de la cathédrale (une des seules ressources régulières de celle-ci avant l’incendie)
  • Le matériel de retransmission par écran pour les fidèles, endommagé et détruit pour partie
  • Les équipements de la chaîne de TV KTO (retransmission) endommagés et détruits pour partie
  • Des études indispensables sur le circuit d’accueil dans la cathédrale et l’aménagement intérieur, au regard des besoins propres pour l’accueil des fidèles, touristes, pèlerins, visiteurs (13 millions d’entrées gratuites – et qui devront le rester – chaque année).
  • La sûreté et la sécurité relevant de la responsabilité du diocèse de Paris.

Il inclura en outre, selon les possibilités d’implantation locale :

  • Des projets destinés à des personnes en difficulté sociale, conformément à la tradition des bâtisseurs de cathédrale des siècles passés.  C’est, pour l’Eglise, une priorité indissociable de l’histoire de l’édifice.

Dans une partie des surfaces inoccupées de l’Hôtel-Dieu, dépendant de l’AP/HP, pourraient se tenir plusieurs activités qui doivent se prolonger pendant les travaux. La cathédrale a besoin de se redéployer. Des travaux seront indispensables et les coûts à assumer aussi.
Les besoins s’étalant nécessairement sur plusieurs années, la Fondation Notre-Dame devra être en mesure de pouvoir y répondre, la cathédrale n’ayant plus aucune ressource propre.
Le montant des travaux n’est pas encore chiffré mais les besoins sont considérables.

Dès que cela sera possible, Mgr Aupetit célébrera une messe dans la cathédrale. Pour des raisons de sécurité évidentes, le public ne pourra s’y associer qu’en intention. La chaîne KTO devrait pouvoir retransmettre l’office accessible à tous (en clair et sur le net).
Des offices célébrés à proximité sont espérés par beaucoup de personnes et le diocèse de Paris s’efforce de trouver des solutions qui garantissent recueillement et sécurité.

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Rédaction

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