Retraite de carême à Ariccia , 2018 capture @ Vatican Media

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Retraite de carême de la Curie : "nous avons besoin de beauté"

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Le prédicateur Dom Bernardo Francesco Maria Gianni explique son thème

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« Au-delà de la rhétorique, nous avons besoin de beauté », souligne Dom Bernardo Francesco Maria Gianni dans un entretien à Vatican News, ce 4 mars 2019. Le bénédictin olivétain explique le thème de la retraite de carême qu’il prêchera pour le pape François et les membres de la Curie romaine, du 10 au 15 mars, à Ariccia, au sud de Rome.
Dom Bernardo Francesco Maria Gianni méditera à partir d’une poésie de 1997 du poète italien Mario Luzi (1914-2005), “Siamo qui per questo” (Nous sommes ici pour cela). « La poésie de Mario Luzi, explique-t-il, a cette qualité remarquable de savoir dire, avec l’essentiel et l’efficacité de la grande poésie, tout ce qu’est la tension entre mémoire et espérance, entre fraternité et difficultés du présent, entre une certaine résignation que le poète assimile à de la cendre quasiment éteinte, et la possibilité de retrouver sous elle le feu et la braise avec lesquels attiser une nouvelle charité et de nouveaux désirs. »
Il s’agira, pour le religieux, de « relire monastiquement la tension entre notre cœur enraciné dans le Seigneur… et ce regard tourné vers la cité » : « J’ai pensé que cela pouvait être un thème charnière entre les attentes légitimes du pape et de ses collaborateurs, qui ne sont pas moines, et la vérité de notre vie (…) monastique. »
En 2018 déjà, la poésie était en place d’honneur : c’est le prêtre poète espagnol José Tolentino Mendonça qui a prêché la retraite de carême. « Je crois, souligne le bénédictin, que cela nous dit vraiment combien, au-delà de la rhétorique, nous avons besoin de beauté… Benoît XVI nous l’avait rappelé magistralement à Paris, dans sa magnifique conférence aux Bernardins : ce n’est pas créer de nouvelles formes de culture mais reconnaître que le Dieu qui s’incarne dans notre histoire se fait parole, beauté, chant. »
Pour Dom Bernardo Francesco Maria Gianni, « l’Eglise a besoin de se sentir à nouveau embrasé par le feu de l’Esprit-Saint… et il me semble que le magistère du pape François est très lucide et très limpide dans le fait de demander cette ‘saine inquiétude’… pour une continuelle sortie de soi-même à la recherche de toutes les personnes que le monde relègue dans des situations existentielles de refoulement, d’éloignement, d’oubli ».
Il confie qu’il sera accompagné, lors de cette retraite, d’une phrase du moine écossais Richard de Saint-Victor : “Ubi amor, ibi oculos”, là où il y l’amour, il y a un regard. C’est « l’approche toute évangélique par laquelle Jésus regarde la cité », dans une perspective « inclusive, relationnelle, qui conduit à partager des semences d’espérance ».
Lorsque le pape l’a appelé au téléphone pour lui demander d’être le prédicateur, le bénédiction a exprimé au pape « la conscience de son insuffisance ». « Une excellente prémisse pour une bonne réussite de la retraite », a rétorqué le pape.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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