Les participants au dernier briefing de la rencontre des présidents des Conférences épiscopales du monde sur la protection des mineurs, organisé ce 24 février 2019 à Rome, ont souligné que la voix des femmes avait été déterminante.
Le père Hans Zollner, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a estimé que les 190 participants avaient été transformés, et qu’ils repartaient de cette rencontre avec une vraie « détermination ». Les moments les plus déterminants, a-t-il confié, ont été les rencontres avec des victimes d’abus sexuels, notamment une femme qui a versé des larmes, émouvant tous les évêques.
Pour Mgr Charles Scicluna, secrétaire adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi, les voix des femmes sont vitales, elles ont été « une bouffée d’air frais » pour poursuivre « dans la direction juste ». « Je repars dans mon diocèse, a assuré l’archevêque maltais, avec la forte conviction qu’il faut que j’écoute davantage les victimes. »
Au fond, a-t-il ajouté, c’est le « changement du cœur » qui est important, plus que les lois et les règles. Les participants ont acquis la conscience que l’abus est un « crime scandaleux », tout comme « sa dissimulation ».
Les meilleurs discours sont venus des femmes, a affirmé de son côté le cardinal indien Oswald Gracias : une « perspective différente » qui a permis de donner une autre lumière sur ces questions. Au terme des quatre journées de travail, il a déclaré retourner dans son diocèse – Bombay – « avec la conscience que la protection des mineurs » doit devenir « un engagement continu ». « L’Eglise, en apprenant des erreurs du passé, doit… devenir un modèle ».
La journaliste mexicaine Valentina Alazraki, qui est intervenue devant les participants à la rencontre, a plaidé quant à elle pour une « alliance » entre journalistes et Eglise, car les « silences » ne mènent qu’à la suspicion, a-t-elle averti. Elle a souhaité « une information juste, opportune, dans des délais rapides ».
Outre les témoignages de personnes abusées, trois femmes sont intervenues durant ce sommet : Valentina Alazraki qui a demandé à l’Eglise une meilleure communication car le manque de transparence est « une nouvelle violence envers les victimes » ; la religieuse nigériane Veronica Openibo, qui a souligné l’urgence d’affronter la question des abus sexuels « de façon plus directe, transparente et courageuse en tant qu’Eglise » ; et Linda Ghisoni, sous-secrétaire du dicastère romain pour les laïcs, la famille et la vie, qui a préconisé d’être « à genoux : ce serait la bonne posture pour traiter les sujets de ces jours-ci ».
Briefing du 24 février 2019 © Vatican Media
Protection des mineurs : hommage à la voix des femmes
Briefing de conclusion de la rencontre