Rencontre sur la protection des mineurs, 23 février 2019 © Vatican Media

Rencontre sur la protection des mineurs, 23 février 2019 © Vatican Media

"Le courage de donner un nom au mal des abus", éditorial d'Andrea Tornielli

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Le cri silencieux des personnes abusées a résonné bruyamment

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« Le courage de donner un nom au mal des abus », c’est le titre de l’éditorial d’Andrea Tornielli, publié ce 24 février 2019 au terme de la rencontre des présidents des Conférences épiscopales sur la protection des mineurs : « La gravité absolue du phénomène est devenue consciente à l’Eglise universelle comme jamais cela n’était arrivé avant… mais le travail n’est pas terminé », écrit-il.
Le directeur éditorial du Dicastère pour la communication du Vatican met en relief quelques mots improvisés par le pape François lors de son discours conclusif, dans la matinée : « Derrière cela, il y a Satan ». « Le pape, estime-t-il, a parlé de façon courageuse et réaliste du phénomène abject. » Reconnaître qu’il s’agit « de la main du mal » ne signifie pas « diminuer les responsabilités personnelles des individus et les responsabilités collectives de l’institution ». Il s’agit de « les situer dans un contexte plus profond ».
Dans son discours, note encore Andrea Tornielli, le pape a élargi son propos aux abus commis dans le monde et non seulement au sein de l’Eglise : il exprime ainsi sa « préoccupation de père et de pasteur qui n’entend aucunement diminuer la gravité des abus perpétrés dans le domaine ecclésial », car leur « abominable inhumanité… devient encore plus grave et plus scandaleuse dans l’Eglise », selon les mots du pape.
Pour le directeur éditorial, « le cri silencieux des personnes abusées, le drame irrémédiable de leurs vies détruites par des consacrés transformés en ogres corrompus et insensibles, a résonné bruyamment dans la Salle du Synode. Il a transpercé le cœur des évêques.. il a anéanti les justifications… la froideur des discussions techniques… La gravité absolue du phénomène est devenue consciente à l’Eglise universelle comme jamais cela n’était arrivé avant ».
Mais « la rencontre au Vatican n’a pas été seulement une gifle qui a rendu les participants plus conscients de l’action dévastatrice du mal et du péché et donc de la nécessité de demander pardon en invoquant l’aide de la grâce divine », constate Andrea Tornielli : le sommet « atteste aussi de la ferme volonté de concrétiser » davantage la lutte, parce que « la conscience de la gravité du péché » va de pair avec « un engagement renouvelé et opérationnel » pour rendre l’environnement de l’Eglise toujours plus sûr pour les mineurs.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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