Le pape François a reçu en audience privée le métropolite orthodoxe russe Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, collaborateur proche du patriarche Cyrille, ce vendredi matin 19 octobre 2018.
Le métropolite à offert au pape un livre et un coffret de CD de musique pour choeur et orchestre, puisqu’il est musicien. Il a notamment composé et enregistré une Passion selon S. Matthieu (jouée à Rome sous la direction de Vladimir Fedoseyev, avec l’orchestre symphonique Tchaikovsky et le Choeur synodal de Moscou), un Stabat Mater, un De Profundis.
Il avait ajouté: « Nous n’attendons pas que le pape intervienne dans cette situation, qu’il essaye de résoudre le problème. Mais je l’informerai de la décision prise par notre Synode. »
Rappelons que le Synode de l’Église orthodoxe russe a adopté, lors de sa session du 15 octobre 2018, une déclaration annonçant une rupture des «liens eucharistiques» avec le patriarcat de Constantinople après la décision de ce dernier « d’octroyer l’autocéphalie [autonomie, ndlr] à l’Église ukrainienne », et de rétablir « dans leur rang épiscopal ou sacerdotal » « des leaders du schisme ukrainien » par rapport à Moscou, et d’annuler « des effets » de son acte synodal de 1686, concernant le transfert de la métropole de Kiev (Ukraine) au patriarcat de Moscou.
Le texte de la déclaration du Synode russe a été transmis par le métropolite Hilarion au cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, au cours de leur rencontre du 18 octobre, dans le cadre du Synode des évêques pour les jeunes, devant lequel le métropolite s’est exprimé en tant que délégué fraternel, note le patriarcat de Moscou, en russe. Le métropolite Hilarion « a détaillé la position du patriarcat de Moscou sur cette question », précise le communiqué.
Dans un entretien avec l’agence catholique italienne Sir et inBlu Radio, le métropolite a expliqué que les conséquences de cette rupture seront « très lourdes » pour le dialogue œcuménique. Cependant, le collaborateur du patriarche Cyrille a ajouté qu’il s’agit d’un « processus réversible, mais la condition du retour à la normalité est l’abolition par le patriarche de Constantinople des décisions déjà prises et la réintégration dans la famille des Églises orthodoxes ».