S. Grégoire de Narek dans les Jardins du Vatican @ President of Armenia

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Arménie: S. Grégoire de Narek dans les jardins du Vatican

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Un signe d’unité fraternelle

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Une statue en bronze de saint Grégoire de Narek, proclamé docteur de l’Eglise universelle le 12 avril 2015, – dimanche de la miséricorde de l’année de la commémoration du génocide arménien -, a été bénie, ce jeudi 5 avril 2018, dans les Jardins du Vatican, par le pape François et par les patriarches arméniens en visite à Rome, Karékine II, patriarche suprême et catholicos de tous les Arméniens, et Aram Ier, catholicos de l’Église apostolique arménienne de Cilicie.
Un signe d’unité
En 2015, les deux patriarches avaient déjà participé à la messe du Centenaire du “martyre” arménien et de proclamation de saint Grégoire de Narek comme docteur de l’Église universelle, en la basilique Saint-Pierre.
Le pape François a présidé l’inauguration et la bénédiction de la statue de saint Grégoire, en présence du président arménien Serge Sakissian, et donc avec aussi la participation des deux patriarches de l’Église apostolique arménienne et du patriarche de l’Église catholique arménienne.
Une copie de statue sera ensuite placée dans les jardins de la cathédrale d’Etchmiadzine et dont l’inauguration aura lieu fin 2018.
La cathédrale d’Etchmiadzine est l’église mère de l’Église apostolique arménienne ; elle est considérée comme la plus vieille cathédrale construite dans l’ancienne Arménie et elle fait partie des plus vieilles cathédrales au monde.
Vatican Media estime que les rencontres de ce 5 avril constituent le fruit « d’un cheminement œcuménique de l’Église catholique avec l’Église apostolique arménienne ».
Le pape François est d’autant plus sensible à la mission fraternelle de Grégoire de Narek que l’éparchie arménienne apostolique de Buenos-aires (Argentine) porte le nom du saint arménien.
« Pour la première fois dans l’histoire, les trois responsables de l’Église arménienne sont se rencontrent » autour du pape François qui avait prié pour cela en 2015 en disant : « Par la puissance rédemptrice du sacrifice du Christ, puisse le sang qui a été versé apporter le miracle de la pleine unité de ses disciples. En particulier, puisse-t-il renforcer les liens d’amitié fraternelle qui unissent déjà l’Église catholique et l’Église apostolique arménienne », rappelle la même source.
La condamnation du génocide
Le pape a dénoncé à plusieurs reprises le génocide de plus d’un million d’Arméniens : « Un siècle est passé depuis cet horrible massacre qui fut un véritable martyre de votre peuple, où de nombreux innocents sont morts en tant que confesseurs et martyrs pour le nom du Christ », avait dit le pape en 2015.
Il rendait alors hommage à saint Grégoire : un moine qui « savait plus que quiconque comment exprimer les sentiments du peuple » arménien, et qui, en tant qu’ « interprète extraordinaire de l’âme humaine, offre des mots qui sont prophétiques pour nous ».
Le pape s’est ensuite rendu en voyage apostolique en Arménie du 24 au 26 juin 2016, et il a à nouveau dénoncé le génocide arménien comme le « premier de la série déplorable des catastrophes du siècle passé ».
Il a salué la foi du peuple arménien « qui, éclairé par la lumière de l’Évangile, même dans les moments les plus tragiques de son histoire, a toujours trouvé dans la croix et la résurrection du Christ la force de se relever et reprendre son chemin avec dignité ».
Saint Grégoire de Narek est lui-même un point d’unité puisqu’il est reconnu comme un saint à la fois dans l’Église catholique et dans l’Église apostolique arménienne.
Dans une interview publié par Vatican News, l’ambassadeur de la République d’Arménie près le Saint-Siège, Mikayel Minasyan, a décrit saint Grégoire de Narek comme un symbole de « fraternité » et comme « un pont entre les deux Églises et pour tous les chrétiens », « surtout ceux du Moyen-Orient ».
Au Vatican, il y avait déjà une grande statue, en pierre, de Grégoire de l’Illuminateur dans l’atrium qui conduit à la coupole de Saint-Pierre et qui porte son nom. Elle a été inaugurée le 22 février 2008, durant le pontificat du pape Benoît XVI.
Le moine musicien, poète et mystique
Moine arménien, Grégoire de Narek a vécu au 10e siècle en Arménie: il est né aux environs de 950 à Andzevatsik (aujourd’hui en Turquie) et mort à Narek vers 1005. C’était un poète, écrivain et compositeur mystique.
Issu d’une lignée d’érudits et d’hommes d’Église, il a vécu la plus grande partie de sa vie au monastère de Narek ou il étudiait la musique, l’astronomie, la géométrie, les mathématiques, la littérature et la théologie.
Il est devenu prêtre à l’âge de 25 ans et a commencé ses écrits par un commentaire du « Cantique des cantiques ». Il a écrit aussi de nombreuses lettres, « sharagans » (ou hymnes), trésors, odes, mélodies et discours connus. Beaucoup de ses prières sont incluses dans la Divine liturgie célébrée le dimanche dans les églises arméniennes à travers le monde.
Son œuvre littéraire la plus connue est son « Livre des Lamentations » : ce livre de prière est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature arménienne. Saint Grégoire lui-même définissait son œuvre comme une « encyclopédie de prière pour toutes les nations ». Il espérait que son livre guiderait la prière de personnes de tous les états de vie à la recherche de Dieu.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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