La visite du pape François dans la basilique ukrainienne grecque-catholique Santa Sofia de Rome (nord-ouest, sur la via Boccea), le dimanche 28 janvier 2018, à 16h, sera avant tout une joyeuse occasion pour l’évêque de Rome de rencontrer la communauté gréco-catholique ukrainienne résidant dans la capitale, a déclaré l’archevêque majeur de Kiev-Halic des Ukrainiens, Mgr Sviatoslav Shevchuk, en rencontrant les journalistes à la salle de presse du Saint-Siège, ce 26 janvier, indique L’Osservatore Romano.
Le « grand cœur » du pape, a-t-il ajouté, sera ouvert à ceux qui vivent les difficultés de l’émigration, qui ont été contraints « de quitter leur pays et leurs familles pour gagner leur vie ».
Cette visite, a poursuivi Mgr Sviatoslav Shevchuk, touchera le cœur de tous les Ukrainiens, en particulier de ceux qui dans leur pays souffrent depuis quatre ans des conséquences d’une « guerre oubliée qui a provoqué une énorme crise humanitaire ». Pour eux, a-t-il rappelé, le pape a appelé la solidarité de toute l’Église en créant l’initiative « Pape pour l’Ukraine ».
Le pape François, a dit l’archevêque majeur de Kiev-Halic, pourra aussi prier sur la tombe de Mgr Stepan Chmil, premier missionnaire salésien ukrainien en Argentine. Le jeune Jorge Mario Bergoglio l’avait rencontré à Buenos Aires quand Mgr Chmil était un éducateur à l’institut salésien Ramos Mejía où le futur pape avait étudié. Plusieurs fois, le jeune Jorge Mario a assisté le père Stepan dans la célébration de la liturgie du rite oriental.
Histoire de la Basilique
La basilique ukrainienne grecque-catholique Santa Sofia de Rome, que le pape François visitera le 28 janvier, a été construite à la demande du cardinal Josyf Slipyj (1892-1984), archevêque majeur de l’Église grecque-catholique d’Ukraine, après son retour du Goulag, où il a passé 15 ans, et son expulsion de l’Union Soviétique, raconte un communiqué du Secrétariat de l’archevêque majeur de l’Église grecque-catholique d’Ukraine. L’église a été élevée au rang de basilique mineure en 1998.
Le projet de la basilique a été réalisé par l’architecte italien Lucio di Stefano, inspiré du plan de la basilique Santa Sophia de Kiev, construit dans le style néo-byzantin, avec cinq dômes et trois nefs. La construction a commencé en juin 1967 et s’est terminée en septembre 1969.
Les 27-28 septembre 1969, le cardinal Slipyj, en présence du pape Paul VI, a consacré la basilique et a inauguré la mosaïque de l’autel, faite par le célèbre artiste ukrainien Sviatoslav Hordynsky. Sous le Maître-autel ont été déposées les reliques du pape Clément !er, transférées de la Basilique de Saint-Clément à Latran.
L’intérieur de la basilique, dédiée à la Sagesse divine (du grec Hagía Sophía, qui signifie « sagesse de Dieu »), est entièrement recouvert de mosaïques. Sur l’autel principal, il y a la mosaïque de Sagesse Divine et de la Sainte Eucharistie, tandis que la cathèdre épiscopale est décorée des armoiries du cardinal Josyf Slipyj avec la devise « Per aspera ad astra » (« Par des sentiers ardus jusqu’aux étoiles »). Dans le dôme, est représenté Christ Pantocrator (le Christ en gloire) entouré d’anges et d’archanges.
Le cardinal Slipyj a personnellement pris en charge le programme iconographique de la décoration de la basilique qui raconte l’histoire de l’Ukraine.
Sous la basilique se trouve une crypte, où certains évêques, dont Mgr Chmil, sont enterrés. Le cardinal Slipyj y a également été enterré. Après la dissolution de l’Union soviétique, quand l’Ukraine a gagné son indépendance, le corps du cardinal a été transféré dans la cathédrale de Saint-Georges de Lviv.
Près de la basilique se trouve le bâtiment qui abritait autrefois l’université catholique ukrainienne fondée par le cardinal Slipyj. Actuellement, le bâtiment appartient à la basilique et abrite une bibliothèque et le musée de Josyf Slipyj.
La basilique Santa Sofia accueille tous les dimanches la grande communauté de l’Église grecque-catholique ukrainienne. En quarante ans d’existence, conclut la note, la basilique « est devenue un centre spirituel non seulement pour les fidèles gréco-catholiques de la capitale, mais aussi pour tous les Ukrainiens répartis dans le monde entier ».
Quelques statistiques sur les Ukrainiens en Italie
Cette année, indique un autre communiqué du Secrétariat de l’archevêque majeur de l’Église grecque-catholique d’Ukraine, l’Église gréco-catholique d’Ukraine en Italie célèbre le vingtième anniversaire de l’arrivée des premiers migrants ukrainiens dans le pays.
Selon le rapport du 24 février 2017 présenté par le Visiteur apostolique pour les fidèles du rite byzantin ukrainien en Italie Dionísio Lachovicz, il est difficile de déterminer avec précision le nombre des fidèles gréco-catholiques en Italie. Pourtant, il est possible de parler du nombre de participants aux liturgies et « ce chiffre semble augmenter chaque année » : en 2013, dans 125 communautés, il y avait environ 11 mille personnes participantes à la liturgie ; en 2015, il s’agissait de 13 mille personnes ; tandis qu’en 2016-2017, chaque dimanche se réunissent environ 17 000 fidèles, et pendant les grandes fêtes (Noël et Pâques), le chiffre dépasse 70 mille personnes.
Dans toute l’Italie, il y a 145 communautés gréco-catholiques ukrainiennes. Certaines d’entre elles sont petites et ne comptent que 20-30 fidèles, mais la majorité est composée de 250-300 fidèles chacune. Dans les grandes villes comme Naples, Rome, Milan, les communautés ukrainiennes dépassent cinq mille personnes.
Les soins pastoraux des communautés des Ukrainiens gréco-catholiques immigrés en Italie sont assurés par 62 prêtres et sont confiés actuellement au Visiteur apostolique.
Basilique Santa Sofia (Rome) @ Creative commons (AR)
Santa Sofia de Rome : le "grand cœur" du pape sera ouvert aux Ukrainiens
Visite à la communauté ukrainienne le 28 janvier