« Ce n’est pas un péché d’avoir des doutes et des craintes. Le péché, c’est de laisser ces peurs déterminer nos réponses, conditionner nos choix, compromettre le respect et la générosité, alimenter la haine et le refus », a expliqué le pape dans son homélie ce dimanche.
Le pape François a présidé la messe, pour la première fois, pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié, ce 14 janvier 2018, en la basilique Saint-Pierre.

Journée mondiale du migrant et du réfugié @Vatican Media
« Le péché, c’est de renoncer à la rencontre avec l’autre, avec celui qui est différent, alors que cela constitue, de fait, une occasion privilégiée de rencontre avec le Seigneur », a ajouté le pape.
La célébration a eu lieu en présence de migrants, réfugiés et demandeurs d’asiles du diocèse de Rome, et de membres du clergé de différents continents.
Les lectures ont été faites en anglais, en portugais, en français et en italien. La prière universelle a été exprimée en anglais, chinois, ukrainien, malayalam (sud de l’Inde, Kerala), amharique (Ethiopie) et arabe.
Les chants, animés par une chorale de jeunes, étaient eux aussi dans différentes langues avec des instruments de différents continents.
Beaucoup ont reçu la communion selon la tradition de leur pays: à genoux.
Voici le texte intégral, dans une traduction officielle en français de l’homélie prononcée par le pape en italien.
AB

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Cette année, j’ai voulu célébrer la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié par une messe à laquelle vous avez été invités, vous en particulier, migrants, réfugiés et demandeurs d’asile. Certains d’entre vous sont arrivés depuis peu en Italie, d’autres y résident et y travaillent depuis de nombreuses années, et d’autres encore constituent ce qu’on appelle les « deuxièmes générations ».
Tous ont entendu résonner dans cette assemblée la Parole de Dieu, qui nous invite aujourd’hui à approfondir l’appel spécial que le Seigneur adresse à chacun de nous. Comme il l’a fait avec Samuel (cf. 1 S 3, 3b-10.19), il nous appelle par notre nom et nous demande d’honorer le fait que nous avons été créés comme des êtres absolument uniques, tous différents entre nous et avec un rôle singulier dans l’histoire du monde. Dans l’Évangile (cf. Jn 1, 35-42), les deux disciples de Jean demandant à Jésus : « Où demeures-tu ? » (v. 38), laissant entendre que, de la réponse à cette question, dépend leur jugement sur le maître de Nazareth. La réponse de Jésus : « Venez et voyez ! » (v. 39) ouvre à une rencontre personnelle, qui comporte un temps approprié pour accueillir, connaître et reconnaître l’autre.

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La vraie rencontre avec l’autre ne s’arrête pas à l’accueil, mais elle nous invite tous à nous engager dans les trois autres actions que j’ai mis en évidence dans le Message pour cette Journée : protéger, promouvoir et intégrer. Et, dans la rencontre vraie avec le prochain, serons-nous capables de reconnaître Jésus-Christ, qui demande d’être accueilli, protégé, promu et intégré ? Comme nous l’enseigne la parabole évangélique du jugement dernier : le Seigneur avait faim, il avait soif, il était assoiffé, malade, étranger et en prison et il a été secouru par certains, mais pas par d’autres (cf. Mt 25, 31-46). Cette vraie rencontre avec le Christ est source de salut, un salut qui doit être annoncé et apporté à tous, comme nous l’enseigne l’apôtre André. Après avoir révélé à son frère Simon : « Nous avons trouvé le Messie » (Jn 1, 41), André le conduit à Jésus, afin qu’il fasse, lui aussi, cette même expérience de la rencontre.

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C’est de cette rencontre avec Jésus présent dans le pauvre, dans celui qui est rejeté, dans le réfugié, dans le demandeur d’asile, que jaillit notre prière d’aujourd’hui. C’est une prière réciproque : migrants et réfugiés prient pour les communautés locales, et les communautés locales prient pour les nouveaux arrivés et pour les migrants de long séjour. Nous confions à l’intercession maternelle de la Très Sainte Vierge Marie les espérances de tous les migrants et de tous les réfugiés du monde, ainsi que les aspirations des communautés qui les accueillent pour que, conformément au commandement divin le plus élevé de la charité et de l’amour du prochain, nous apprenions tous à aimer l’autre, l’étranger, comme nous nous aimons nous-mêmes.
[Texte original: Italien] © Copyright – Libreria Editrice Vaticana

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