Forêt amazonienne © Wikimedia commons / Neil Palmer

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Le pape convoque un Synode sur l'Amazonie en octobre 2019

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De nouvelles voies pour l’évangélisation, spécialement des indigènes

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Le pape François convoque un synode spécial sur l’Amazonie, en octobre 2019, à Rome. Il a fait cette annonce officielle lors de l’angélus qu’il a célébré place Saint-Pierre le 15 octobre 2017, au terme de la messe de canonisation de 35 bienheureux du Brésil, du Mexique, d’Espagne et d’Italie.
« Accueillant le désir de quelques Conférences épiscopales d’Amérique Latine, ainsi que la voix de divers pasteurs et fidèles d’autres parties du monde, a déclaré le pape en introduisant la prière mariale, j’ai décidé de convoquer une Assemblée spéciale du synode des évêques pour la région pan-amazonienne, qui aura lieu à Rome au mois d’octobre 2019. »
La forêt amazonienne, poumon d’une importance capitale
« L’objectif principal de cette convocation, a-t-il expliqué, est d’identifier de nouvelles voies pour l’évangélisation de cette partie du Peuple de Dieu, spécialement des indigènes, souvent oubliés et sans perspective d’un avenir serein, y compris à cause de la crise de la forêt amazonienne, poumon d’une importance capitale pour notre planète. »
Le pape a souhaité « que les nouveaux saints intercèdent pour cet événement ecclésial, afin que, dans le respect de la beauté de la création, tous les peuples de la terre louent Dieu, le Seigneur de l’univers, et éclairés par Lui, parcourent des chemins de justice et de paix ».
Le pape François avait évoqué l’éventualité de ce synode sur l’Amazonie en mai dernier, lors de la visite ad limina de la conférence épiscopale péruvienne. Mgr Salvador Piñeiro García-Calderón, archevêque d’Ayacucho et président des évêques du Pérou, avait relaté dans L’Osservatore Romano : « Nous avons tourné le dos à l’Amazonie, peu sensibles à la souffrance, à la marginalisation… ce n’est pas une zone facile et le pape est très préoccupé… Le Saint-Père nous a dit qu’il voudrait un synode pour les peuples amazoniens au Venezuela, en Colombie, en Equateur, au Pérou, en Bolivie et au Brésil. »
Parmi les problématiques, l’archevêque avait souligné celle de l’évangélisation : il est « difficile d’évangéliser les peuples natifs… Certains de mes frères qui sont dans cette zone parlent les langues autochtones pour pouvoir s’approcher davantage de la population ».
Un « révélateur » pour l’Eglise et la société
En juillet 2013, le pape argentin avait manifesté son souci des populations de l’Amazonie, lors de son voyage au Brésil, en recevant des représentants de deux ethnies. Il avait plaidé pour « le respect et la protection de toute la création que Dieu a confiée à l’homme, non pas pour qu’il l’exploite sauvagement, mais pour qu’il la fasse devenir un jardin », voyant dans l’Amazonie un « révélateur » pour l’Eglise et la société. Le pape a aussi encouragé à plusieurs reprises Réseau ecclésial Pan-amazonien (Repam) consacré aux questions écologiques en Amazonie, inauguré en septembre 2014.
Le cardinal Cláudio Hummes, président du Repam, avait salué le projet de synode comme « une nouvelle très importante dans la direction d’une Eglise plus inculturée, avec un visage plus amazonien, une Eglise engagée dans la défense de l’Amazonie qui risque d’être détruite, dévastée, dégradée ».
« Il y a peu de missionnaires en Amazonie », avait-il précisé au micro de Radio Vatican : « Il y a un grand manque de présence plus proche aux peuples indigènes… cette présence physique de l’Eglise à travers les prêtres, diacres, est très précaire. Les indigènes se plaignent de cela, ils voudraient que l’Eglise soit plus proche ; à une époque elle était peut-être plus proche mais aujourd’hui pour de nombreuses raisons cette présence a diminué ».
Ce synode sera un synode « spécial » : d’après le Règlement du synode des évêques, ce dernier peut être convoqué en assemblée générale, en assemblée extraordinaire et en assemblée spéciale, c’est-à-dire « pour des questions d’importance majeure concernant le bien de l’Église, se référant particulièrement à une ou plusieurs régions ».
« Lorsqu’il est réuni en Assemblée spéciale, précise le règlement, le Synode des évêques comprend les patriarches, les archevêques majeurs et métropolites ne faisant pas partie des patriarcats des Églises catholiques de rite oriental, les représentants, soit des Conférences épiscopales d’une ou plusieurs nations, soit des Instituts religieux… Mais tous doivent appartenir aux régions pour lesquelles le Synode des évêques a été convoqué. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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