Saluts à la nonciature de Bogota, Colombie, 9/09/2017 © L'Osservatore Romano

Saluts à la nonciature de Bogota, Colombie, 9/09/2017 © L'Osservatore Romano

Vocations : pour "triompher", il faut "mendier" la persévérance

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Les conseils du pape à la nonciature de Bogotá (Traduction intégrale)

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« Si vous voulez triompher dans la vie comme le veut Jésus, mendiez », a exhorté le pape François en rencontrant des époux et des consacrés à Bogotá (Colombie), dans la soirée du 9 septembre 2017 : « Quand Jésus nous appelle… il ne nous donne pas d’assurance vie, c’est nous qui devons la défendre avec l’humilité, la prière et en la mendiant du Seigneur… Personne ne possède la sécurité de la persévérance … il faut la demander. »
Pour sa dernière nuit en Colombie, à son retour de Medellin, le pape a été salué par des groupes de consacrés, de nouveaux époux et de couples célébrant leurs noces d’or et d’argent, devant la nonciature apostolique de la capitale.
Improvisant quelques paroles en espagnol, il a invité chacun à se souvenir « de son premier appel, quand Jésus nous a donné un nom, la première vocation, le premier amour ». Cet appel, a-t-il ajouté, doit être conjugué « dans les différentes musiques de la vie… des moments beaux, des moments pleins, des moments d’erreur, des moments de péché, des moments obscurs, des moments où l’on veut tout arrêter et recommencer autre chose ».
Paroles du pape François
Chacun de ceux qui sont venus, a entendu que Jésus lui disait quelque chose, que Jésus disait son nom et qu’il le voulait sur ce chemin. Et quand, au début, les prêtres ont chanté ce que Jésus a dit à Pierre, je me suis dit : comme Pierre a dû être content d’entendre cela ; et je pense que nous sommes tous contents lorsque Jésus nous dit : je te veux à cette place, pour ceci, pour cela, pour ce chemin, que tu deviennes religieux, que tu te maries et que tu formes une famille, que tu prennes soin… et ainsi de suite.
Je me prends à penser que lorsque Pierre a entendu ce que Jésus lui a dit : “Tu es la pierre”, qu’il lui a donné son nom, il aura pensé : “il me l’a dit quand il m’a rencontré, il m’a dit que j’étais Pierre”, et il aura commencé à se rendre compte que ce nom avait diverses mélodies, diverses musiques. Tout comme le chant que vous avez chanté a diverses mélodies. Et ainsi Pierre a continué, tout content et se vantant, mais 15 minutes plus tard Jésus lui dit le contraire, il lui dit : éloigne-toi de moi, tu es un satan pour moi. [Pierre] s’était trompé.
Et puis je pense aux fois où Pierre s’est souvenu de ce que lui avait dit Jésus, dans la nuit de jeudi [saint], et quand ensuite, si sûr de lui, il dit : “Je ne le connais pas”. Comment il aura pensé à ce qu’il lui avait dit. Et comment il aura pensé à ce que lui avait dit Jésus, quand il le vit sortir de prison, le regarda et se mit à pleurer.
Cela signifie que ce que Jésus nous dit, nous le vivons au cours de l’existence. La même parole, la même vocation, de manières différentes. La vie nous conduit à la vivre dans la joie, dans la souffrance, dans le péché, dans une grande grâce… Que Pierre aura-t-il fait dans cette nuit de jeudi, en pleurant, se sera-t-il caché de honte, sera-t-il allé trouver la mère de Jésus, lui demander conseil, nous ne savons pas.
Et puis, il restait là fermé et apeuré, et après que Jésus lui demande trois fois s’il l’aime, il se souvient et dit : je ne comprends rien, et c’est une autre mélodie de son nom. Je voudrais que chacun de nous se souvienne de son premier appel, quand Jésus nous a donné un nom, la première vocation, le premier amour, et qu’il le conjugue dans les différentes musiques de la vie. Là où nous conduit la vie, des moments beaux, des moments pleins, des moments d’erreur, des moments de péché, des moments obscurs, des moments où l’on veut tout arrêter et recommencer autre chose… mais ne pas perdre ce nom. Jésus a donné un nom à chacun de nous et nous a mis sur un chemin, un chemin de consécration : dans la vie de famille et dans la famille consacrée. Un chemin de don, à Lui et aux frères en son nom. Il faut donc chaque fois conjuguer à nouveau ce nom, dans les diverses situations qu’il nous est donné de vivre. Quand Jésus nous appelle et nous donne un nom, il ne nous donne pas d’assurance vie, c’est nous qui devons la défendre avec l’humilité, la prière et en la mendiant du Seigneur. Donne-nous la force, Seigneur, pour que nous puissions continuer chacun sur le chemin où tu nous as appelé. Mais personne ne possède la sécurité de la persévérance en ce nom, il faut la demander. Et Il la donne, parce qu’il nous aime tant, et il veut que nous restions, mais il faut le mendier. N’oubliez pas. Si vous voulez triompher dans la vie comme le veut Jésus, mendiez, car le protagoniste de l’histoire est le mendiant, le protagoniste de l’histoire du salut est le mendiant, celui que chacun de nous porte en lui. Merci pour cela ! Et que vous puissiez continuer ce témoignage que vous donnez et qu’il porte beaucoup de fruits. Merci !
Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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