Rencontre avec les enfants malades de l'hôpital Bambino Gesu © L'Osservatore Romano

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Développement humain intégral : "être proche des gens"

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Par Mgr Segundo Tejado Muñoz, sous-secrétaire du dicastère

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La « capacité de l’Église à être proche des gens est fondamentale », affirme Mgr Segundo Tejado Muñoz, nouveau sous-secrétaire du dicastère pour le service du développement humain intégral.
Nommé par le pape le 8 juillet dernier – avec Mme Flaminia Giovanelli, une laïque, ancienne sous-secrétaire de Justice et Paix et un franciscain, le p. Nicola Riccardi, O.F.M., professeur à l’Antonianum de Rome – il a évoqué ses débuts et son travail missionnaire en Albanie dans les années 1990, sur les pages de L’Osservatore Romano en italien daté de ce mercredi 26 juillet 2017.
En Albanie, « j’ai appris à reconnaître la capacité de l’Église à être présente, dit Mgr Segundo Tejado Muñoz, à être là où les besoins se font sentir. »
Arrivé « dans la capitale albanaise en 1993, peu après la chute du mur de Berlin », avec sa « petite valise », il a « trouvé une réalité bouleversante : les gros dégâts causés par la dictature » communiste « étaient évidents », « tout était gris et triste ».
En même temps, témoigne-t-il, « on percevait chez les gens l’exigence de regarder vers le haut » : « J’ai rencontré un monde qui a échappé au contrôle strict du parti. Une vie qui s’écoulait le long de fleuves souterrains. »
Mgr Segundo Tejado Muñoz, qui voulait « justement être missionnaire », a « commencé à travailler, jusqu’à devenir directeur de la Caritas nationale ». «  J’ai dû apprendre sur le tas, raconte-t-il, à force d’urgences : d’abord l’écroulement social de 1997, puis la guerre dans le Kosovo en 1999 avec le drame des réfugiés. »
Lors de la guerre, il a été témoin d’ « une crise de proportions qui était au-dessus des forces de la petite Église d’Albanie ». « Mais durant tout ce temps la réponse a été vraiment ecclésiale, souligne-t-il. « Par exemple : quand sont arrivés les premiers réfugiés, nous avions déjà les religieuses prêtes qui faisaient travailler leurs fours jours et nuits pour donner au moins un morceau de pain à chacun ».
« C’est l’Église albanaise, affirme-t-il, qui s’est mobilisée pour faire face à la vague des réfugiés qui nous a littéralement submergés. Grâce à Dieu nous avons été aidés aussi de l’extérieur. Et il y a eu un engagement collectif émouvant : ordres religieux, paroisses, évêques, prêtres, chacun a accueilli comme il pouvait les personnes qui arrivaient à flots. »
Le sous-secrétaire a aussi parlé de sa vocation qui est, selon lui, « toujours quelque chose qui part de loin ». À 24 ans, enseignant de photographie dans un lycée artistique en Espagne, il a été « invité par un ami missionnaire », « à Lima, où dans les périphéries », il a rencontré « les pueblos jóvenes comme on les appelle : j’ai touché du doigt l’invasion de personnes provenant des montagnes… Surtout j’ai vu la pauvreté ».
« Je venais d’un milieu bourgeois, le contact avec les pauvres fut comme une bombe pour moi, témoigne-t-il. J’ai compris que le Seigneur m’appelait à quelque chose d’autre. Mais je ne pouvais imaginer qu’un jour ma vie serait entièrement consacrée au service des plus pauvres comme prêtre. »
Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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