« Il faut dialoguer et s’ouvrir et, dans ce dialogue, on peut construire un avenir ensemble », affirme Mgr Silvano Tomasi. Dans un entretien publié le 19 juillet 2017 sur à Vatican Insider, le secrétaire délégué au sein de la Section migrants et réfugiés du Dicastère pour le service du Développement humain intégral a accordé une longue interview sur les problèmes liés aux migrations et les priorités pour faire face à ce phénomène. Il a aussi parlé du nouveau dicastère en précisant que son « cadre organisationnel est maintenant complet ».
En Europe, estime Mgr Tomasi, « au lieu de nous refermer dans des partis xénophobes et de chercher la réponse aux difficultés, qui sont réelles, dans la rencontre de cultures diverses de personnes différentes, il faut dialoguer ». « Si nous travaillons avec bonne volonté, souligne-t-il, il est possible de créer une identité qui ait pour base les valeurs fondamentales de l’Europe, mais qui ajoute quelque chose et élargisse un peu l’horizon… en même temps, il me paraît juste que certaines valeurs fondamentales doivent être acceptées : la liberté de conscience, la séparation entre la religion et la politique ».
« Les migrations actuelles ne sont pas un phénomène vraiment exceptionnel, insiste Mgr Tomasi. Elles expriment l’état de notre monde, elles sont la lumière rouge d’alarme qui indique que les guerres, les persécutions, les injustices … sont la plaie du monde et déracinent des millions de personnes de leur contexte social et culturel… L’attention doit se focaliser sur les causes et sur la gestion du phénomène. »
Il estime qu’il existe « deux points clés qu’il faut prendre en considération » : « Le premier est de se rendre compte de la continuité du phénomène des migrations… Le second point est la formulation d’un programme articulé d’intégration sans lequel l’accueil devient toujours plus problématique ».
Mgr Tomasi rappelle que les Nations Unies tiendront une Conférence internationale sur les migrations et les réfugiés en décembre 2018 : « on veut arriver à un pacte mondial qui embrasse tous les aspects du phénomène des migrations et des réfugiés », dit-il. « L’occasion de la conférence ONU de l’année prochaine à New York ne doit pas être gâchée. »
« La grande majorité des réfugiés sont des familles normales qui ont expérimenté dans leur chair l’aspect négatif de la violence, affirme Mgr Tomasi. Pour prévenir la possible manipulation de groupes de réfugiés, il incombe à la communauté internationale, à chacun de nous, d’accélérer la recherche de solutions dignes et sures pour toutes les personnes qui font la tragique expérience du déracinement de leur propre environnement et de ceux qui leur sont le plus proches. »
Avec une traduction de Constance Roques
