Angélus du 2 juillet 2017, capture CTV

Angélus du 2 juillet 2017, capture CTV

La première question à poser à un chrétien (angélus intégral)

Soit tu es avec l’esprit de Jésus, soit tu es avec l’esprit du monde

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La première question à poser à un chrétien est “(Est-ce que) tu rencontres Jésus ? Tu pries Jésus ?”, a affirmé le pape François lors de l’angélus du 2 juillet 2017. En effet, a-t-il souligné, « la condition du disciple exige une relation prioritaire avec le maître ».
Présidant le temps de prière dominical depuis une fenêtre du palais apostolique donnant place Saint-Pierre, le pape a invité à mettre la relation au Christ au-dessus de tout : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à Jésus Christ et tous deux ne feront plus qu’un », a-t-il dit en paraphrasant le Livre de la Genèse.
Il a mis en garde contre la « duplicité » du cœur : « Il ne faut pas avoir le cœur ‘double’, mais simple, unifié ; qu’il ne soit pas au four et au moulin, mais qu’il soit honnête avec lui-même et avec les autres… Soit tu es avec Jésus, avec l’esprit de Jésus, soit tu es avec l’esprit du monde ».
Voici notre traduction intégrale des paroles que le pape a prononcées en introduisant la prière mariale.
Paroles du pape à l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
La liturgie d’aujourd’hui nous présente les dernières répliques du discours missionnaire du chapitre 10 de l’Evangile de Matthieu (cf. 10,37-42), avec lequel Jésus instruit les douze au moment où pour la première fois il les envoie en mission dans les villages de la Galilée et de la Judée. Dans cette partie finale Jésus souligne deux aspects essentiels pour la vie du disciple missionnaire : le premier, que son lien avec Jésus est plus fort que tout autre lien ; le second, que le missionnaire n’apporte pas lui-même, mais Jésus, et à travers Lui l’amour du Père céleste. Ces deux aspects sont liés, parce que plus Jésus est au centre du cœur et de la vie du disciple, plus ce disciple est “transparent” de sa présence. Les deux vont ensemble.
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi » (v. 37). L’affection d’un père, la tendresse d’une mère, la douce amitié entre frères et sœurs, tout cela, tout en étant bon et légitime, ne peut pas être placé avant le Christ. Non pas parce qu’Il nous veut sans cœur et privés de reconnaissance, au contraire, mais parce que la condition du disciple exige une relation prioritaire avec le maître. Quel que soit le disciple, aussi bien un laïc, une laïque, un prêtre, un évêque : la relation prioritaire. La première question que nous devons poser à un chrétien est peut-être : “Mais toi tu rencontres Jésus ? Tu pries Jésus ?”. La relation. On pourrait presque paraphraser ainsi le Livre de la Genèse : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à Jésus Christ et tous deux ne feront plus qu’un (cf. Gn 2,24).
Celui qui se laisse attirer dans ce lien d’amour et de vie avec le Seigneur Jésus, devient son représentant, son “ambassadeur”, surtout avec sa façon d’être, de vivre. Au point que Jésus lui-même, envoyant les disciples en mission, leur dit : « Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. » (Mt 10,40). Il faut que les personnes puissent percevoir que pour ce disciple Jésus est vraiment “le Seigneur”, il est vraiment le centre, le tout de la vie. Peu importe si ensuite, comme toute personne humaine, il a ses limites et ses erreurs – à condition qu’il ait l’humilité de les reconnaître –; l’important est qu’il n’ait pas le cœur ‘double’, c’est dangereux. Je suis chrétien, je suis disciple de Jésus, je suis prêtre, je suis évêque, mais j’ai le cœur faux. Cela ne va pas. Il ne faut pas avoir le cœur ‘double’, mais simple, unifié ; qu’il ne soit pas au four et au moulin, mais qu’il soit honnête avec lui-même et avec les autres. La duplicité n’est pas chrétienne. C’est pour cela que Jésus prie le Père afin que les disciples ne tombent pas dans l’esprit du monde. Soit tu es avec Jésus, avec l’esprit de Jésus, soit tu es avec l’esprit du monde.
Et ici notre expérience de prêtres nous enseigne une chose très belle, une chose très importante : c’est cet accueil du saint peuple fidèle de Dieu, c’est ce « verre d’eau fraîche » (v. 42) donné avec une foi affectueuse, qui t’aide à être un bon prêtre ! Il y a une réciprocité aussi dans la mission : si tu laisses tout pour Jésus, les personnes reconnaissent en toi le Seigneur ; mais en même temps elles t’aident à te convertir chaque jour à Lui, à te renouveler et te purifier des compromis et à dépasser les tentations. Plus un prêtre est proche du peuple de Dieu, plus il se sentira proche de Jésus, et plus un prêtre est proche de Jésus, plus il se sentira proche du peuple de Dieu.
La Vierge Marie a expérimenté elle-même ce que signifie aimer Jésus en se détachant de soi-même, donnant un nouveau sens aux liens familiaux, à partir de la foi en Lui. Qu’avec son intercession maternelle, elle nous aide à être libres et à être missionnaires de l’Evangile.
Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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