Scholas 09/06/2017, capture

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Le pape François lance aux jeunes le défi d’humaniser la mondialisation

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Dialogue avec les jeunes de «Scholas Occurrentes»

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Le pape François lance aux jeunes du monde entier le défi d’humaniser la mondialisation, à l’occasion d’un dialogue en ligne avec des jeunes du réseau éducatif «Scholas Occurrentes» : une mondialisation par l’inclusion et dans le respect des différences. Un thème qui pourrait être très présent au synode 2018 sur les jeunes.
« Tout dans ce monde a un sens, jusqu’à cette pierre… » : c’était le thème de la rencontre  en ligne, ce vendredi 9 juin 2017 à 17h, entre le pape François et des jeunes de 9 pays (Italie, Colombie, Haïti, Paraguay, Argentine, Brésil, Mexique, Espagne et Emirats arabes unis) de – « Scholas Citoyenneté » – une branche du réseau mondial éducatif qu’il a fondé il y a vingt ans en Argentine, « Scholas Occurrentes », dont le site sur la toile est en espagnol, en anglais et en italien, avec le démarrage de ses activités en Italie.
Le pape François a ainsi participé à l’inauguration du siège de « Scholas Occurentes », au palais Saint-Calixte – propriété du Saint-Siège – dans le quartier du Transtévère, au centre de Rome.
Une mondialisation par l’inclusion et non le rejet
Le pape a d’abord écouté les jeunes reliés depuis différents continents, puis il a pris la parole: « Votre témoignage fait du bien ! » Et puis il a ajouté en souriant : comme « ferait du bien de l’air conditionné ici » !
Le pape a insisté sur le sens que prend toute chose, toute personne, dans le monde, en montrant aux jeunes un petit caillou et il a lancé aux jeunes le défi de construire une « mondialisation humaine », pas « animale », où chacun « partage » avec les autres le « sens » dont il est porteur.
Et cette humanisation de la mondialisation le pape en a en quelque sorte tracé les lignes de force. Il a invité à « inclure », « embrasser », sans « agresser ». Faisant observer que même lorsque l’on donne on peut « agresser ».
Il a indiqué un premier défi : refuser un « élitisme » qui forme un « groupe  fermé », « égoïste », ce qu’il décrit en disant que peu à peu la main, le cœur et l’esprit de resserrent de plus en plus. On devient, dit-il, incapable de penser, sentir, travailler avec l’autre : « c’est la tentation du monde d’aujourd’hui ».
Or, a fait remarquer le pape « la culture du rebut nous déchire nous aussi ». Au contraire il a invité à favoriser l’unité, la cohérence, de la personne : de la main, du cœur, de l’esprit, de l’action, des sentiments, de la pensée.
Une mondialisation dans la diversité et pas l’uniformité
Et ce danger de « l’élitisme » – le pape a employé un néologisme « élitisation » – fait, ajoute-t-il que l’on ne choisit « que ceux qui peuvent se payer l’éducation », ce n’est pas, « la vraie éducation ».
Le pape a précisé le défi des jeunes de « Scholas »: « Partager avec les autres les caractéristiques de chaque petite pierre », et ceci « en dialoguant et pas en agressant ».
Le pape a souligné l’importance non seulement de « communiquer » mais de « se communiquer dans le dialogue, dans la discussion ».
Il a pointé le danger d’une société plus « élitiste » et moins « participative » et il a averti les jeunes à ne pas « se laisser exclure ».
« Chacun de nous a un sens », a insisté le pape en montrant encore à l’écran le petit caillou : « Il faut que chacun découvre son sens pour le partager. »
« Si l’on ne partage pas, on finit au musée: aucun de vous ne veut finir au musée! », s’est exclamé le pape en souriant !
Il a signalé un « autre danger », celui de concevoir la mondialisation comme une uniformisation, une « annulation des caractéristiques de chacun »: « Si tu n’es pas dans le système tu n’existes pas. »
Un thème que le pape avait abordé il y a quelques jours, dans son homélie de la Pentecôte: l’unité dans la diversité, fruit de l’effusion de l’Esprit Saint.
La rencontre de Scholas a eu lieu en présence, notamment, du directeur mondial du réseau, José María del Corral; du secrétaire, Enrique Palmeyro; de la Ministre italienne de l’Education,  Valeria Fedeli; du secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, Mgr Vicenzo Zani; du président de l’Agence spatiale italienne, Roberto Battiston; du directeur général du club de football romain AS Roma, Mauro Baldissoni, – avec le footballeur Alessandro Florenzi -, et de la section de la Roma pour l’éducation des jeunes, Roma Cares.
Refondée en 2013 sous l’impulsion du pape argentin, au sein de l’Académie pontificale des sciences, Scholas Occurrentes œuvre auprès des enfants en difficulté en promouvant des stratégies éducatives permettant de s’épanouir à travers le sport, l’art et la technologie.
Parmi les nombreuses initiatives mises en place par l’organisme : des « Matchs pour la paix » avec des vedettes du football ; un partenariat avec l’UNICEF ; des projets « citoyens » dans 190 pays avec un réseau de 446.133 écoles ; des aides aux mères adolescentes en Amérique latine.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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