Patriarche Bartholomée Ier, allocution finale, Assise 2016 © capture de Zenit / ASB / CTV

Patriarche Bartholomée Ier, allocution finale, Assise 2016 © capture de Zenit / ASB / CTV

La richesse de la création, à annoncer, sauvegarder et vivre ensemble, par le patriarche Bartholomée

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Assise 2016 : allocution finale

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« Dieu, dans sa création n’a pas voulu une seule plante, un seul animal, un seul homme, une seule planète, une seule étoile, il en a voulu beaucoup, de toutes sortes et espèces, tous liés par les mêmes intentions et le même amour. C’est la richesse que nous devons annoncer, sauvegarder et vivre ensemble », déclare le patriarche oecuménique Bartholomée Ier dans sa déclaration finale à Assise 2016.
Voici la traduction officielle de son allocution publiée en différentes langues sur le site de Sant’Egidio.
AB
Allocution du patriarche oecuménique Bartholomée Ier
Sainteté,
Éminences, Excellences,
Illustres Représentants des Religions et des Cultures,
Autorités ici présentes,
Frères et Sœurs,
Ce Rendez-vous  International qui nous a permis de nous rencontrer tous, nous a donné une fois de plus la possibilité de nous regarder dans les yeux, de nous parler franchement, de nous écouter mutuellement, de jouir des richesses les uns des autres, d’être surtout des « Amis ». Grâce à cette amitié, qui est un véritable amour désintéressé les uns pour les autres, notre soif de paix trouve son réconfort. Désaltérés puisque la paix est libre, profonde, innée dans le cœur de tout homme, à image et ressemblance de Dieu pour les croyants, ou pour ceux qui forment la famille humaine avec ses cultures et sa pensée laïque.
Nous n’avons pas seulement commémoré un événement extraordinaire réalisé par nos prédécesseurs  il y a trente ans mais nous avons renouvelé notre engagement pour la paix avec un esprit nouveau, à travers l’Amitié, des gestes courageux, en ouvrant de nouveaux chemins de dialogue et de collaboration entre les Cultures et les grandes Familles Religieuses du monde.
La Paix toutefois a besoin de pivots qui la soutiennent, même quand elle est en danger.
Il ne peut y avoir de paix sans respect et reconnaissance mutuelle, il ne peut y avoir de paix sans justice, il ne peut y avoir de paix sans une collaboration fructueuse entre tous les peuples du monde.
Ces dernières années nous voyons resurgir des majorités ethniques, religieuses, culturelles qui considèrent les minorités, un corps étranger, dangereux pour leur propre intégrité et qu’il faut écarter, arracher et malheureusement quelquefois même anéantir. Nous voyons des minorités qui, par peur de disparaître, se renferment dans leur ghetto, qui ont peur de la confrontation, qui trop souvent deviennent à leur tour violentes. Cela provoque le découragement, la migration massive et provoque des problèmes d’accueil, de solidarité, d’humanité.
Mais la paix a besoin aussi de justice.
Justice veut dire une économie mondiale renouvelée, attentive aux besoins des plus pauvres ; observer la condition de notre planète, la sauvegarde de son milieu naturel, qui est l’œuvre de Dieu pour les croyants, mais qui est Maison Commune pour tous. Justice veut dire sauvegarder les traditions culturelles, religieuses, artistiques de chaque peuple de la terre. Elle signifie avoir la capacité d’une solidarité qui n’est pas une simple assistance mais faire nôtre le besoin, la souffrance et la joie de l’autre. La justice veut dire être cohérents avec ce que nous professons et croyons et également capables de dialogue avec l’autre, capables de voir les richesses de l’autre, capables de ne pas opprimer l’autre, capables de pas nous sentir supérieurs ou inférieurs de notre prochain. Justice veut dire faire en sorte que chacun continue à vivre dans la terre de ses aïeuls, dans la paix et l’amour, que chacun puisse regagner son foyer pour la croissance de la société humaine.
La paix naît de la connaissance et de la collaboration mutuelle. En tant que Fois, Cultures laïques, en tant qu’êtres humains nous devons aujourd’hui répandre tout cela à travers de nouveaux gestes.
Nous croyons cependant qu’il est indispensable, à notre retour chez nous, que toute Famille religieuse, toute culture – en ce moment historique précis- sente le besoin d’une introspection ; nous croyons qu’il est nécessaire, dans le respect de chaque croyance religieuse ou laïque, de faire une autocritique et une introspection.
Nous devons être capables de nous demander où nous avons commis des fautes, où nous n’avons pas été suffisamment attentifs, pourquoi sont nés les fondamentalismes qui menacent non seulement le dialogue avec les autres mais aussi le dialogue introspectif. Nous devons êtres capables de les isoler, de les purifier, à la lumière de nos fois, de les transformer en richesse pour tous.
Tout cela permettra au dialogue de devenir réel, vital. L’abus ne remplacera pas la collaboration. Collaborer signifiera intervenir ensemble dans l’histoire, écrire ensemble nos destins. Nous avons le devoir de sauvegarder tout Être humain dès sa conception jusqu’à sa fin naturelle, en respectant chaque étape de sa vie. Nous avons le devoir de nous efforcer à sauvegarder notre maison commune et tout ce qui s’y trouve. Parce que Dieu, dans sa création n’a pas voulu une seule plante, un seul animal, un seul homme, une seule planète, une seule étoile, il en a voulu beaucoup, de toutes sortes et espèces, tous liés par les mêmes intentions et le même amour. C’est la richesse que nous devons annoncer, sauvegarder et vivre ensemble.

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Rédaction

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