Le président Shimon Peres reçu par le pape François, 20 juin 2016

Le président Shimon Peres reçu par le pape François, 20 juin 2016

Le Prix Nobel de la Paix israélien Shimon Peres reçu par le pape François

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Ensemble, une voix pour la paix

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« Ensemble, nous serons une voix pour la paix »: le pape François a reçu l’ancien président d’Israël Shimon Peres, Prix Nobel de la Paix 1994, ce lundi 20 juin, au Vatican.
L’audience étant « privée » elle ne fait pas l’objet d’un communiqué du Vatican, mais Shimon Peres a évoqué la rencontre.
A l’ordre du jour des discussions, la question du terrorisme international, menace pour la paix et pour la stabilité politique dans le monde: un thème cher au Prix Nobel dont le Centre pour la paix porte le nom.
Ensemble, une voix pour la paix
Selon un communiqué de ce Centre Peres, le pape François a serré le président israélien dans ses bras, lui disant sa reconnaissance pour sa venue au Vatican: le président a 93 ans et il a dû être hospitalisé en février dernier.
Le pape a ajouté, dans la ligne de la rencontre de 2014: « Ensemble, nous serons une voix pour la paix et pour l’arrêt de l’effusion du sang, et contre la haine et la terreur au nom de la religion », car « personne n’a le droit d’ôter la vie au nom de Dieu et de la religion ».
Le pape a dit son souci des jeunes, toujours selon la même source: « Il est de notre devoir de véhiculer la paix et les valeurs morales… pour la jeune génération. »
Pour sa part, M. Peres a également évoqué les jeunes: « Nous avons une obligation morale envers nos enfants d’arrêter la haine et le sang. »
Il a déploré que « beaucoup de sang ait coulé » au Moyen-Orient et dans le monde, depuis leur dernière rencontre en 2014: « Nous assistons à une augmentation des attaques terroristes perpétrées contre des innocents au nom de Dieu. »
Toujours selon le Centre Peres, il a ajouté, à propos des réfugiés et en fustigeant – comme le pape François – l’indifférence: « Nous ne pouvons pas rester indifférents face aux dizaines de milliers de réfugiés, de victimes et d’enfants blessés qui ont perdu leur famille et leur maison. »
Le président Peres a dit son espérance dans la force de la parole du pape, en saisissant sa main: « Le monde est heureux que votre voix soit entendue, les gens vous écoutent, vous leur donnez l’espérance. »
A propos du processus de paix israélo-palestinien, le président Peres a regretté l’absence de négociations directes: « Malheureusement, nous n’avons pas encore amorcé des négociations directes avec les Palestiniens et chaque côté s’accuse mutuellement ». Mais il les estime incontournables: « Nous ne pouvons pas échapper aux négociations, nous ne devons pas retarder le processus de paix. »
Il a réaffirmé ce qu’il appelle la « solution la plus évidente »: « progresser vers une solution à deux Etats », toujours selon le Centre Peres pour la paix.
Les rencontres de 2014
La dernière rencontre entre le pape et président Peres au Vatican remontait au 4 septembre 2014: le Prix Nobel avait proposé la création d’une ONU des religions.
Le pape avait aussi redit que « la prière pour la paix n’a pas failli, mais a ouvert une porte » permettant « d’encourager les initiatives et les valeurs » défendant la paix, disait alors son porte-parole, le P. Federico Lombardi SJ.
C’était en effet trois mois après la rencontre pour la paix, organisée le 8 juin 2014 dans les Jardins du Vatican, avec Shimon Peres, le président palestinien Mahmoud Abbas et le patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomaios Ier.
Dans l’avion qui le ramenait de Séoul à Rome, le 18 août 2014, le pape avait précisé que cette initiative ne venait pas de lui : « Cette initiative de prier ensemble vient des deux présidents, du président de l’État d’Israël et du président de l’État de Palestine ».
Lors de la rencontre du 8 juin au Vatican, le pape François disait notamment: « Pour faire la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à l’affrontement ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non aux hostilités ; oui au respect des accords et non aux provocations ; oui à la sincérité et non à la duplicité. Pour tout cela, il faut du courage, une grande force d’âme. »
Le président Peres lui a rendu hommage de façon appuyée dans son discours: « Au cours de votre visite historique en Terre Sainte, vous nous avez touchés par la chaleur de votre cœur, la sincérité de vos intentions, votre modestie et votre délicatesse. Vous avez touché le cœur des personnes, quelle que soit leur foi ou leur nationalité. Vous êtes apparu comme un constructeur de pont de la fraternité et de la paix. Nous avons tous besoin de cette inspiration qui accompagne votre personnalité et votre chemin. »
Il avait dit son espérance: « Deux peuples, Israéliens et Palestiniens, aspirent douloureusement à la paix. Les larmes des mères pour leurs enfants sont encore gravées dans nos cœurs. Nous devons mettre fin aux pleurs, à la violence et au conflit. Nous avons tous besoin de la paix. La paix entre parties égales (…). En cette émouvante occasion, remplis d’espérance et pleins de foi, avec vous, Sainteté, élevons tous un appel pour la paix entre les religions, entre les nations, entre les communautés et entre les hommes et les femmes. Que la véritable paix devienne bientôt et rapidement notre héritage. »
Il avait notamment ajouté: « La paix ne vient pas facilement. Nous devons nous employer à l’atteindre de toutes nos forces. L’atteindre rapidement. Même si cela exige des sacrifices ou des compromis. »
Avec Océane Le Gall

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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