Le cardinal Pietro Parolin © L'Osservatore Romano

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Sommet d’Istanbul: «Non» aux actes de violence contre les femmes

Intervention du Secrétaire d’Etat Parolin (traduction complète)

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Le Saint-Siège condamne « tous les actes de violence contre les femmes et les filles, en particulier le viol systématique utilisé comme une tactique de guerre ou de terreur », déclare le card. Parolin.
Le cardinal cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du pape François, est en effet intervenu lors de la table-ronde « Faire respecter les normes qui protègent l’humanité », au Sommet humanitaire mondial, à Istanbul (Turquie), le 24 mai.
Il exhorte à venir en aide aux victimes de viols : « Le Saint-Siège continue d’encourager les institutions religieuses et les organisations catholiques à accompagner les victimes de viol en situations de crises qui, à leur tour, ont besoin d’aide psychologique, spirituelle et matérielle efficace et continue pour elles-mêmes comme pour leurs enfants, conçus et nés du viol. »
Le cardinal Parolin demande à la fois la prévention des crimes et la poursuite des criminels : « Le Saint-Siège encourage la prévention et la dissuasion des crimes, la poursuite des criminels et l’accès à l’aide aux victimes, ce qui ne signifie pas de nouvelles violences à la victime traumatisée et à l’enfant innocent à naître. »
Il affirme que « l’aide humanitaire ne doit jamais être utilisée comme un moyen de chantage ou un instrument de pression ».
« Nous ne pouvons pas non plus rester silencieux devant des crimes innommables à cause de la religion », ajoute el secrétaire d’Etat du pape François ;
C’est la quatrième intervention du cardinal Parolin à ce sommet : il est aussi intervenu à Istanbul sur la prévention des conflits, par l’investissement dans le développement, car, dit-il, ce n’est pas un rêve, dit-il dans une autre intervention, c’est possible. Et il a évoqué la migration comme “un élément constitutif de la vie internationale”.
Le pape François lui-même a adressé un « défi » au sommet d’Istanbul.
Voici notre traduction intégrale de cette quatrième intervention.
A.B.
 Intervention du cardinal Parolin
Le Sommet représente une occasion pour les États membres de l’Organisation des Nations Unis d’honorer les principes de la Charte des Nations Unies ainsi que les accords fondamentaux qui forment le socle de notre système humanitaire. Toutes les normes importantes et contraignantes devraient être réaffirmées, renforcées, respectées et mises en œuvre.
L’aide humanitaire ne doit jamais être utilisée comme un moyen de chantage ou un instrument de pression politique, économique ou idéologique, laissant des vies humaines suspendues dans la balance entre la vie et la mort, privées de nourriture, de toit, de vêtements et de soins médicaux élémentaires.
Nous ne pouvons pas non plus rester silencieux devant des crimes innommables à cause de la religion. Convaincu du besoin de moyens juridiques efficaces pour l’application pratique du droit international en vue de protéger chacun, y compris les chrétiens et les autres minorités religieuses, le Saint-Siège soutient toutes les actions opportunes et décisives pour empêcher les actes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, et pour y mettre fin.
Dans ce sens, le Saint-Siège condamne aussi tous les actes de violence contre les femmes et les filles, en particulier le viol systématique utilisé comme une tactique de guerre ou de terreur. Le Saint-Siège encourage la prévention et la dissuasion des crimes, la poursuite des criminels et l’accès à l’aide aux victimes, ce qui ne signifie pas de nouvelles violences à la victime traumatisée et à l’enfant innocent à naître.
À cet égard, le Saint-Siège souligne qu’il n’y a aucun droit à l’avortement en vertu du droit international des droits de l’homme ou du droit humanitaire international et il reprend l’exhortation du Secrétaire général à ce que les États ou les parties non-étatiques des conflits armés s’abstiennent des « interprétations élargies et controversées » du droit international. Le Saint-Siège continue d’encourager les institutions religieuses et les organisations catholiques à accompagner les victimes de viol en situations de crises qui, à leur tour, ont besoin d’aide psychologique, spirituelle et matérielle efficace et continue pour elles-mêmes comme pour leurs enfants, conçus et nés du viol.
Pour sa part,
– Le Saint-Siège s’engage à promouvoir, à tous les niveaux, le principe du respect pour le caractère central de la personne humaine dans le contexte de l’aide humanitaire, qui doit être garanti par les différents acteurs humanitaires et dans les situations diverses des conflits armés, des crises sociales et des catastrophes naturelles, selon trois critères : 1) le service intégral à la personne humaine, incluant à la fois l’aide matérielle et spirituelle ; 2) le soutien à la famille, unité naturelle et fondamentale de la société ; et 3) l’accès à l’éducation.
– Le Saint-Siège s’engage à promouvoir et améliorer le respect et la protection accrus des civils et des objets civils, en particulier les hôpitaux, les écoles, les lieux de culte, les objets culturels et patrimoniaux, surtout pendant les conflits armés, en vue de prévenir les dommages civils à partir de l’emploi d’armes explosives dans des zones peuplées ou à partir de l’usage et de la destruction d’infrastructures civiles pour des opérations militaires.
– Le Saint-Siège s’engage à promouvoir dans la communauté internationale le principe selon lequel l’aide humanitaire doit toujours être garantie en tant qu’impératif pour sauver des vies et elle ne devrait donc jamais être employée comme un instrument de pression par aucun acteur, que ce soit avant, pendant ou après les hostilités.
Chacun de nous a la responsabilité de défendre les normes qui sauvent des vies et protègent l’humanité de la souffrance et de la barbarie, et le devoir de transcrire les normes en des actions concrètes sociales, politiques et légales.
Merci.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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