Les patriarches arméniens à Saint-Pierre, 12 avril 2015, capture CTV

Les patriarches arméniens à Saint-Pierre, 12 avril 2015, capture CTV

Arménie: un voyage du pape François à l’étude

Après le «sommet arménien» de 2015 autour de S. Grégoire

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L’Arménie pourrait s’inscrire parmi les prochains voyages du pape François : le Saint-Siège est en train d’étudier cette possibilité pour la mi-juin, indique le P. Federico Lombardi, S.J.
Mais le directeur de la salle de presse du Saint-Siège précise que « le repérage final des organisateurs du Vatican n’a pas encore eu lieu »,  alors que certaines dates ont déjà circulé.
Les dates des 22-26 juin « ne sont pas exactes, a-t-il ajouté, et il vaut mieux attendre les décisions finales pour ne pas créer de confusion ».
Sous le signe de saint Grégoire
Le 12 avril 2015, le pape François a proclamé comme docteur de l’Église saint Grégoire de Narek (env. 950-1005), en présence des responsables des Églises arméniennes : une sorte de « sommet » arménien au Vatican.
Au début de la célébration solennelle à Saint-Pierre, le pape a reconnu comme génocide le massacre des Arméniens dans la Turquie ottomane : le « Grand Mal » – le « Metz Yeghern ».
L’an dernier, en effet, l’Arménie a célébré l’anniversaire du génocide perpétré par l’Empire ottoman, faisant un million et demi de victimes, exterminées avec une grande barbarie comme le montrent des photos de femmes crucifiées.
Ce message du 12 avril 2015 indiquait un chemin pour les nouvelles générations, et c’était le dimanche de la Miséricorde divine, comme pour signifier que la Miséricorde divine peut seule consoler les peuples de telles tragédies.
Le patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques, Nerses Bedros XIX Tarmouni, a concélébré l’eucharistie. Il a guidé une prière pour les martyrs arméniens à la fin de la messe. Dans une allocution finale, il a évoqué saint Grégoire de Narek avant de conclure : « Mille mercis pour tout ce que vous avez fait et que vous faites pour nous. »
Signe de l’unité déjà en route, Karékine II, patriarche suprême et catholicos de Tous les Arméniens – qui a participé à la messe d’inauguration du pontificat du pape François le 19 mars 2013 –, et Aram Ier, catholicos de la Grande Maison de Cilicie, ont participé à la célébration et ont pris la parole au terme de l’eucharistie. Le président de la République d’Arménie, M. Serge Sargsian était présent.
Après les allocutions des patriarches, le pape leur a remis ce message dans lequel il écrit notamment : « Que Dieu accorde que soit repris le chemin de la réconciliation entre le peuple arménien et le peuple turc, et que la paix advienne aussi au Nagorny-Karabakh. »
Il rappelle que « ce sont des peuples qui, par le passé, malgré les divergences et les tensions, ont vécu de longues périodes de cohabitation pacifique, et même dans le tourbillon des violences ont connu des cas de solidarité et d’aide réciproque ».
Le pape indique ce chemin pour les jeunes et l’avenir du peuple arménien : « C’est seulement dans cet esprit que les nouvelles générations pourront s’ouvrir à un avenir meilleur et que le sacrifice de beaucoup pourra devenir semence de justice et de paix. »
Deux déclarations sous Jean-Paul II
Jean-Paul II s’était rendu en Arménie le 25 septembre 2001 pour participer aux célébrations du 1 700e anniversaire du jour où le christianisme a été déclaré religion officielle dans le pays.
Selon une ancienne tradition, le christianisme serait arrivé en Arménie grâce aux apôtres Taddée et Barthélemy. En l’an 301, saint Grégoire, connu comme « l’Illuminateur » de la nation arménienne, baptisa le roi Tiridate IV et toute la cour.
Pour célébrer cet événement, Jean-Paul II avait publié une lettre apostolique le 17 février 2001, « A l´occasion du XVIIe centenaire du baptême du peuple arménien », dans laquelle il exhortait à ne pas perdre la « mémoire » des « souffrances indicibles » et « des massacres » dont les Arméniens ont été victimes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, avec les « tragiques événements » de 1915.
La majorité des sept millions d’Arméniens appartient à l’Église apostolique arménienne, dirigée par le catholicos Karékine II, depuis le 27 octobre 1999. Divisés pendant plus de 1 500 ans, les catholiques et les apostoliques arméniens ont mis un terme à leurs divisions en 1996. Des problèmes de langage les avaient séparés après le Concile de Chalcédoine, en 451. Pour faire un pas vers la pleine unité entre les deux Églises, Karékine Ier avait alors signé une « déclaration christologique » avec Jean-Paul II.
Elle avait été suivie par une déclaration commune de Jean-Paul II et du catholicos arménien de Cilicie, Aram Ier, en 1997. Saint Jean-Paul II a aussi remis aux Arméniens une relique du grand saint, conservée dans un monastère de Naples, depuis l’époque des invasions barbares et il a fait placer, en 2005, une statue monumentale de saint Grégoire dans une niche extérieure de la basilique Saint-Pierre.
Différentes célébrations ont eu lieu à Saint-Pierre à l’occasion de la signature des deux déclarations.
Ces deux déclarations avaient été précédées par une déclaration signée par le bienheureux pape Paul VI et Vasken Ier, catholicos-patriarche suprême de tous les Arméniens.
Pour sa part, Benoît XVI a inauguré une Cour Saint-Grégoire au Vatican, en 2008.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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