Que le Jubilé de la miséricorde ait aussi des conséquences «au niveau politique pour arrêter la guerre en Syrie» : c’est le souhait exprimé par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin à l’occasion de l’inauguration d’une exposition sur l’histoire des jubilés au Sénat italien «Antiquorum habet», rapporte Radio Vatican, qui mentionne un appel de Mgr Audo – Caritas – à l’ONU et celui de l’Unicef qui dénonce « la plus grande crise humanitaire du monde ».
Des souffrances indicibles
«C’est une situation insoutenable et les souffrances indicibles de la population syrienne doivent résonner dans nos cœurs et dans le cœur des politiciens» a déclaré le cardinal Parolin.
A propos des négociations de paix à Genève, il a ajouté que «les tentatives se répètent : espérons qu’elles soient couronnées de succès, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent».
«Avec le retrait des troupes russes, nous allons voir si cela peut permettre un progrès dans les négociations» fait observer le cardinal Parolin, qui devait rencontrer des réfugiés lors d’une visite en Macédoine, à partir de demain, 18 mars.
Les deux tiers des chrétiens sont partis
Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep, et président de la Caritas Syrie, a indiqué, lors d’une conférence de presse à l’ONU à Genève, que les deux-tiers des chrétiens syriens ont quitté le pays, passant de de 1,5 million à quelque 500.000 en cinq ans de conflit. Il se trouvait à Genève pour une campagne de paix lancée par Caritas, et il devait rencontrer le président de la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie Paulo Sergio Pinheiro, indique la même source.
Ils n’ont connu que la guerre
Pour l’Unicef, le constat est alarmant : «Un tiers des enfants syriens n’ont connu que la guerre», indique un rapport sur la situation des enfants syriens, et 8 millions d’entre eux nécessitent une aide, non seulement en Syrie mais aussi dans les pays voisins qui accueillent les familles réfugiées.
L’Unicef souligne que les enfants syriens vivent « la plus grande crise humanitaire du monde », et qu’ «être victime ou assister à des actes de violence, vivre dans la peur et l’insécurité, manquer de nourriture, de soins médicaux, être séparé de sa famille, ne pas avoir de logement, être privé d’éducation : ces conditions de vie ont un impact sur les enfants et peuvent provoquer de graves traumatismes».
Saadallah_après_l'explosion, Alep (Syrie) Wikimedia commons
Syrie: «La plus grande crise humanitaire du monde»
Arrêter la guerre en Syrie, trois appels