L’encyclique du pape François Laudato si’ concerne aussi des rivages menacés de Long Island, déclare le cardinal Turkson qui souligne la responsabilité particulière des Etats-Unis en tant que « l’un des plus grands émetteurs de carbone dans le monde ».
Le président du Conseil pontifical Justice et Paix, le cardinal Peter Turkson, s’est adressé aux professeurs et étudiants de Molloy College, à Long Island (New York), lors d’une conférence sur « Les catholiques, le capitalisme et le climat », mercredi 17 février 2016, indique Radio Vatican.
Le cardinal Turkson a évoqué le rôle important des États-Unis dans la sauvegarde du climat sur la planète en rappelant l’objectif « juste et ambitieux » du pays de réduire la pollution de gaz à effet de serre, de 26 à 28 % en 2025.
Pour souligner l’importance de cette décision annoncée en mars 2015, il a rappelé les « premières paroles publiques » du pape François lors de son voyage aux États-Unis en septembre 2015 : « Monsieur le Président, je trouve encourageant que vous proposiez une initiative pour réduire la pollution de l’air. »
« La pollution de gaz à effet de serre touche déjà chaque homme, femme et enfant de la planète aujourd’hui, a continué le cardinal Turkson, et cela risque d’être encore pire pour les générations futures. »
Certains peuvent croire que l’appel du pape dans son encyclique Laudato si’ ne concerne que les pays lointains de l’Afrique ou de l’Amérique latine, mais cette approche est fausse, a affirmé le cardinal : cela concerne tout le monde.
« De prime abord, on peut avoir l’impression que le pape parle de la forêt amazonienne ou de la désertification en Afrique et en Asie, a-t-il dit, mais maintenant on se rend compte que Laudato si’ concerne aussi des rivages menacés de Long Island. »
« La grande majorité des Américains, a constaté Mgr Turkson, soutient pleinement les plans de réduction des émissions de gaz et de protection de notre maison commune. » À l’heure actuelle (mi-février 2016), a-t-il souligné, « plus de 160 entreprises se sont engagées à réduire les émissions de gaz dans l’atmosphère ». Il a salué également l’initiative de Molloy College visant à « tenir des discussions importantes sur des questions de foi et de société ».
Le cardinal a exprimé l’espoir que cette « bonne dynamique » ne « déraille » pas et il a souligné le « rôle fondamental » des entreprises : « Laudato si’ cite les différentes façons dont les entreprises peuvent blesser les gens et l’environnement. » Un « passage clé » de l’encyclique « indique qu’il est naïf de croire que les marchés peuvent résoudre tous les problèmes de la pauvreté, a-t-il ajouté. Par lui-même le marché ne peut pas garantir un développement humain intégral ni l’inclusion sociale » (Laudato si’, 109).
« En revanche, une économie saine avec des marchés libres et équitables culmine dans le rôle de l’entreprise » qui acquiert « une vocation de prendre soin de notre maison commune », a affirmé le président du Conseil pontifical Justice et Paix.
En conclusion, le cardinal Turkson a cité les paroles du pape François qui « conservait une perspective pleine d’espoir » sur la situation environnementale actuelle : « Les hommes et les femmes sont encore capables d’intervenir positivement, a écrit le pape dans Laudato si’, tout n’est pas perdu. Les êtres humains (…) sont capables de se dépasser en choisissant ce qui est bon, pour prendre un nouveau départ. »
Siège de l'ONU à New-York (Etats-Unis) WIKIMEDIA COMMONS - Neptuul
États-Unis : « Laudato si’ » concerne aussi des rivages de Long Island, par le card. Turkson
« Les catholiques, le capitalisme et le climat »