Ecole pour les enfants réfugiés en Jordanie © Wikimedia Commons DFID - UK Department for International Development

Ecole pour les enfants réfugiés en Jordanie © Wikimedia Commons DFID - UK Department for International Development

Réfugiés : financer l’école au Liban, en Jordanie et en Turquie

Eviter la déscolarisation d’une génération

Share this Entry

Un plan permettant de scolariser « un million de garçons et de filles réfugiés syriens au Liban, en Jordanie et en Turquie au cours de l’année 2016 » vient d’être présenté par l’envoyé spécial des Nations unies pour l’éducation, Gordon Brown, ancien Premier ministre britannique. Un cri d’alarme relayé par l’Osservatore Romano en italien du 14 janvier.
Gordon Brown a évoqué la situation des enfants réfugiés dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian, mardi 12 janvier : il pourrait se passer dix ans sans que ces enfants n’aient accès à l’instruction.
« Aujourd’hui, il y a une demande répandue pour créer une nouvelle plate-forme de financement spécifiquement consacrée à l’éducation dans les situations d’urgence », a affirmé G. Brown. Cette demande sera adressée aux participants du Sommet humanitaire mondial qui se réunira à Istanbul en mai. Le pape a mentionné ce sommet dans son discours au Corps diplomatique, lundi 11 janvier.
Jusqu’ici, la réalisation du projet a été rendue possible grâce au financement de l’Union européenne et aux contributions des secteurs public et privé dans la région elle-même : la somme de 250 millions de dollars a déjà été collectée et la tranche de 750 millions est encore nécessaire pour cette initiative audacieuse, a dit G. Brown.
Le plan de l’ONU se base également sur un « système de l’école à double horaire » déjà largement introduit au Liban. L’envoyé spécial de l’ONU pour l’éducation a expliqué son fonctionnement : « Les enfants libanais locaux sont éduqués dans leurs écoles de quartier dans la matinée, tandis que les mêmes salles de classe sont ouvertes aux enfants des réfugiés dans l’après-midi et en début de soirée. » Le « système de double horaire » utilise les écoles existantes et évite ainsi les coûts énormes d’investissement dans de nouveaux bâtiments. Ainsi, le coût moyen d’une place scolaire par semaine s’élève à seulement 10 $.
Déjà 200 écoles libanaises offrent l’éducation de « double horaire » et le pays se prépare à offrir 400 000 places en doublant le nombre d’écoles. Le gouvernement libanais a déclaré avoir donné des places dans les écoles publiques du pays à 207 000 enfants réfugiés syriens. Toujours selon Gordon Brown, la Turquie et la Jordanie sont maintenant prêtes à offrir le même système éducatif aux enfants réfugiés de Syrie.
L’envoyé spécial des Nations unies a également souligné que pendant cinq années de guerre civile, la majorité des enfants réfugiés de la Syrie avaient été contraints de quitter l’école. Cependant, la scolarisation et l’éducation dans des situations d’urgence ne sont pas considérées comme prioritaires par la communauté internationale. Les contributions financières sont destinées en premier lieu à l’alimentation, au logement et aux soins de santé.
« Nous devons agir maintenant pour que les enfants réfugiés de Syrie ne deviennent pas une génération perdue », a déclaré Gordon Brown. « La durée moyenne de séjour en dehors de son pays pour un réfugié est bien supérieur à une décennie ; si nous ne faisons rien, des milliers d’enfants de réfugiés peuvent atteindre l’âge adulte sans jamais profiter même d’un premier jour d’école. »
Avec une traduction de Marina Droujinina

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel