Le Saint-Siège avance quatre recommandations pour gérer la crise au Burundi: empêcher « la violence gratuite » et « le trafic d’armes » ; faire « des efforts efficaces, objectifs, ouverts et transparents de réconciliation, de dialogue et de consolidation de la paix » ; garantir une « médiation impartiale du conflit » avec « des processus démocratiques contrôlés » et « le retour sûr et volontaire des réfugiés ».
Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des Nations unies et des autres organisations internationales à Genève, est en effet intervenu lors de la session spéciale du Conseil des droits de l’homme, sur le Burundi qui s’est tenue à Genève, le 17 décembre 2015.
Voici le texte intégral de Mgr Tomasi.
A.B.
Intervention de Mgr Tomasi
Monsieur le Président,
Compte tenu des problèmes urgents soulevés au niveau international, concernant la situation des droits de l’homme au Burundi, ma délégation vous est reconnaissante d’avoir convoqué en temps opportun cette session extraordinaire. La crise actuelle et les obstacles à l’application des droits de l’homme dans ce pays évoquent des tensions passées qui ont affecté ce pays et d’autres dans la région des Grands Lacs. Ces tensions, comme leurs conséquences tragiques, n’ont jamais été suffisamment prises en compte malgré des initiatives ultérieures de rétablissement et de réconciliation.
Monsieur le Président,
La délégation du Saint-Siège espère sincèrement que ce Conseil, en étroite consultation et collaboration avec d’autres organismes inter-gouvernementaux ayant des mandats et des responsabilités appropriées à cet égard, prendra des mesures immédiates pour :
1. mettre en place des efforts internationaux qui garantissent un terme à la violence gratuite et qui empêchent le trafic d’armes ;
2. promouvoir des efforts efficaces, objectifs, ouverts et transparents de réconciliation, de dialogue et de consolidation de la paix ;
3. assurer une médiation impartiale du conflit et établir des processus démocratiques contrôlés qui comprennent tous les secteurs de la population :
4. créer des conditions qui permettront le retour sûr et volontaire des réfugiés.
Par dessus tout, poursuivons nos délibérations en vue de préserver et de défendre les droits humains au Burundi, en nous rappelant les paroles du pape François : « Dans l’œuvre de construction d’un ordre démocratique solide, par le renforcement de la cohésion et de l’intégration, de la tolérance et du respect des autres, la poursuite du bien commun doit être le premier objectif. L’expérience montre que la violence, le conflit et le terrorisme se nourrissent de la peur, de la méfiance ainsi que du désespoir provenant de la pauvreté et de la frustration » (Rencontre avec les autorités kenyanes et avec le corps diplomatique, Nairobi, 25 novembre 2015).
Je vous remercie, Monsieur le Président.
© Traduction de Zenit, Constance Roques
Burundi : quatre mesures urgentes, par Mgr Tomasi
Intervention à l'ONU le 17 décembre (traduction complète)