Papal audience to refugees

PHOTO.VA - OSSERVATORE ROMANO

Service jésuite des réfugiés : "accompagner, servir, défendre"

Le pape reçoit des membres du JRS (traduction complète)

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« Accompagner, servir, défendre les droits des réfugiés » : c’est la mission confiée par le P. Pedro Arrupe SJ, au Service jésuite des réfugiés (JRS), rappelle le pape François.

Le pape a en effet reçu au Vatican, samedi matin, 14 novembre, les représentants du Service jésuite des réfugiés à l’occasion de leur 35e anniversaire.

Depuis les boat people du Vietnam, cette mission n’a hélas ! rien perdu de son actualité.

Voici notre traduction complète de l’allocution du pape François.

A.B.

 

Allocution du pape François

Chers frères et sœurs,

Je vous souhaite la bienvenue à l’occasion du 35e anniversaire de la fondation du Jesuit Refugee Service, voulu par le Père Arrupe, alors Supérieur général de la Compagnie de Jésus. L’émotion et l’angoisse qu’il subit face aux conditions des boat people du Sud-Vietnam, exposés aux attaques des pirates et aux tempêtes dans la mer de Chine Méridionale, l’incita à prendre cette initiative.

Le Père Arrupe qui avait connu l’expérience de l’explosion de la bombe atomique à Hiroshima, se rendit compte de la dimension de ce tragique exode de réfugiés. Il y reconnut un défi que les Jésuites ne pouvaient ignorer s’ils voulaient rester fidèles à leur vocation. Il voulut que le Service des réfugiés des Jésuites aille à la rencontre des besoins tant humains que spirituels des réfugiés, donc non seulement vers leurs besoins immédiats de nourriture et d’asile, mais avec également l’exigence de voir respectée leur dignité humaine blessée, d’être écoutés et réconfortés.

Le phénomène des immigrations forcées a aujourd’hui dramatiquement augmenté. Des foules de réfugiés partent de différents pays du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie, cherchant un refuge en Europe. Le Haut Commissariat pour les réfugiés aux Nations unies a évalué qu’il y a, dans le monde entier, pratiquement 60 millions de réfugiés, le chiffre le plus haut depuis la Seconde Guerre mondiale. Derrière ces statistiques, il y a des personnes, chacune avec un nom, une destinée, une histoire, et son inaliénable dignité de fils de Dieu.

Vous opérez actuellement dans dix régions différentes, avec des projets dans quarante-cinq pays, accompagnant des réfugiés et des populations dans les migrations internes. Un bon groupe de Jésuites et de religieux travaillent ensemble avec de nombreux collaborateurs laïcs et de très nombreux réfugiés. En même temps, vous êtes toujours restés fidèles à l’idéal du Père Arrupe et aux trois points fondamentaux de votre mission : accompagner, servir, défendre les droits des réfugiés.

Le choix d’être présents dans de nouveaux endroits où il y a de grands besoins, dans des zones de conflits et de post-conflits, vous a fait connaître internationalement comme étant proches des gens, capables d’apprendre de ceux-ci comment servir mieux. Je pense spécialement à vos services en Syrie, Afghanistan, République centrafricaine et dans la zone orientale de la République démocratique du Congo, où sont accueillies des personnes de croyances différentes qui partagent votre mission.

Le Service des réfugiés des Jésuites travaille pour donner une espérance et un futur aux réfugiés, surtout par le service d’enseignement, qui regroupe un grand nombre de personnes et de revues particulièrement importantes. Donner un enseignement est beaucoup plus que dispenser des notions. C’est une action qui donne aux réfugiés quelque chose qui permet d’aller au-delà de la survivance, garder vivante l’espérance, croire dans le futur et faire des projets. Donner aux enfants des bancs d’école est le cadeau le plus beau que vous puissiez faire. Tous vos programmes ont cet objectif ultime : aider les réfugiés à grandir dans la confiance en eux-mêmes, réaliser au maximum le potentiel qui est en eux et les mettre en mesure de défendre leurs droits en tant que personnes et en tant que communautés.

Pour les enfants contraints à émigrer, les écoles sont des espaces de liberté. En classe, les enseignants s’occupent d’eux et ils sont protégés. Malheureusement, nous savons que même les écoles ne sont pas épargnées par les attaques qui sèment la violence. Pourtant, les salles de classe restent des lieux de partage, même avec des enfants de cultures, d’ethnies et de religions différentes, où les enfants vivent selon un rythme régulier, un ordre confortable, dans lequel ils peuvent se sentir « normaux », et les parents sont heureux de les savoir à l’école.

L’instruction offre aux petits réfugiés une voie pour qu’ils découvrent leur vraie vocation, en développant leurs potentialités. Toutefois, trop d’enfants et de jeunes réfugiés ne reçoivent pas d’enseignement de qualité. L’accès à l’éducation est limité, spécialement pour les jeunes filles et pour l’école secondaire. C’est pourquoi, pendant le prochain Jubilé de la miséricorde, vous vous êtes fixé l’objectif d’aider encore 100 000 jeunes réfugiés à aller à l’école. Votre initiative « d’éducation globale », avec pour devise « Mettons en mouvement la Miséricorde », vous mettra en mesure d’atteindre beaucoup d’autres étudiants, qui ont un besoin urgent d’enseignement qui les protège des dangers. Pour cela, je suis reconnaissant au groupe des soutiens et bienfaiteurs et au groupe international de développement du Service jésuite des réfugiés, qui en ce jour sont unis à nous. Grâce à leur énergie et à leur soutien, la miséricorde du Seigneur atteindra beaucoup d’enfants et de familles dans les prochaines années.

Pendant que vous poursuivez l’œuvre d’enseignement des réfugiés, pensez à la Sainte Famille, la Vierge Marie, saint Joseph et l’Enfant Jésus, en fuite en Égypte pour échapper à la violence, à la recherche d’un refuge auprès des étrangers ; rappelez-vous des paroles de Jésus : « Bienheureux les miséricordieux, parce qu’ils trouveront la miséricorde » (Mt, 5,7). Portez toujours en vous ces paroles, qu’elles soient pour vous un stimulant et un réconfort. Pour ma part, je vous assure de ma prière. Vous aussi, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi.

Je ne peux pas terminer cette rencontre, ces paroles sans vous présenter une icône : ce « chant du cygne » du Père Arrupe, justement dans un centre de réfugiés. Il nous demandait de prier, de ne pas arrêter de prier. C’est vraiment lui avec ce conseil et sa présence là-bas, dans ce centre de réfugiés en Asie ; il ne savait pas que, à ce moment, il s’en allait : ce sont ses dernières paroles, son dernier geste. Cela a été l’héritage ultime qu’il a laissé à la Compagnie. Arrivé à Rome, il a été atteint d’une attaque cérébrale qui l’a fait souffrir pendant tant d’années. Que cette icône vous accompagne : l’icône d’un brave, qui a non seulement créé ce service, mais quelqu’un à qui le Seigneur a donné la joie de partir en parlant dans un centre de réfugiés.

© Traduction de Zenit, Hugues de Warren

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Francis NULL

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