Le pape François a repris les audiences générales ce mercredi 5 août en abordant la situation des personnes qui « ont entrepris une nouvelle union » « à la suite de l’échec de leurs liens matrimoniaux ». Il a souligné qu’elles faisaient « toujours partie de l’Église » et a invité les pèlerins à prendre soin de ces « familles blessées » et à les accompagner « dans la vie de foi de la communauté ».
La catéchèse de ce mercredi continue le cycle de catéchèses sur la famille. Voici notre traduction intégrale de l’italien.
Catéchèse en italien
Chers frères et sœurs, bonjour !
Avec cette catéchèse, nous reprenons notre réflexion sur la famille. Après avoir parlé, la dernière fois, des familles blessées à cause de l’incompréhension des époux, aujourd’hui je voudrais attirer notre attention sur une autre réalité : comment s’occuper de ceux qui, à la suite d’un échec irréversible de leur lien matrimonial, ont commencé une nouvelle union.
L’Église sait bien qu’une telle situation contredit le sacrement chrétien. Toutefois, son regard de maîtresse vient toujours d’un cœur de mère ; un cœur qui, animé par l’Esprit Saint, cherche toujours le bien et le salut des personnes. Voilà pourquoi elle ressent le devoir, « par amour de la vérité », de « bien discerner les situations ». C’est ainsi que s’exprimait saint Jean-Paul II, dans l’exhortation apostolique Familiaris consortio (n.84), en prenant l’exemple de la différence entre celui qui a subi la séparation et celui qui l’a provoquée. Il faut faire ce discernement.
Si nous regardons ensuite ces nouveaux liens avec les yeux des petits enfants – et les petits regardent – avec les yeux des tout-petits, nous voyons encore davantage l’urgence de développer dans nos communautés un accueil réel envers les personnes qui vivent de telles situations. C’est pourquoi il est important que le style de la communauté, son langage, ses comportements, soient toujours attentifs aux personnes, à partir des petits. Ce sont eux qui souffrent le plus, dans ces situations. Du reste, comment pourrions-nous recommander à ces parents de faire tout pour éduquer leurs enfants à la vie chrétienne, en leur donnant l’exemple d’une foi convaincue et pratiquée, si nous les tenions à distance de la vie de la communauté, comme s’ils étaient excommuniés ? Il faut faire en sorte de ne pas ajouter d’autres poids en plus de ceux que les enfants, dans ces situations, ont déjà à porter ! Malheureusement, le nombre de ces enfants et de ces jeunes est vraiment grand. Il est important qu’ils sentent que l’Église est une mère attentive à tous, toujours disposée à écouter et à les rencontrer.
Dans ces décennies, en vérité, l’Église n’a été ni insensible ni paresseuse. Grâce à l’approfondissement réalisé par les pasteurs, guidé et confirmé par mes prédécesseurs, a grandi la conscience qu’un accueil fraternel et attentif est nécessaire, dans l’amour et dans la vérité, à l’égard des baptisés qui ont établi une nouvelle vie commune après l’échec de leur mariage sacramentel ; en effet, ces personnes ne sont pas du tout excommuniées : elles ne sont pas excommuniées ! Et elles ne doivent absolument pas être traitées comme telles : elle font toujours partie de l’Église.
Le pape Benoît XVI est intervenu sur cette question, sollicitant un discernement attentif et un sage accompagnement pastoral, sachant qu’il n’existe pas de « recettes simples » (Discours à la VIIème rencontre mondiale des familles, Milan, 2 juin 2012, réponse n.5).
D’où l’invitation répétée des pasteurs à manifester ouvertement et de façon cohérente la disponibilité de la communauté à les accueillir et à les encourager, pour qu’ils vivent et développent toujours plus leur appartenance au Christ et à l’Église par la prière, par l’écoute de la Parole de Dieu, par la fréquentation de la liturgie, par l’éducation chrétienne de leurs enfants, par la charité et le service rendu aux pauvres, par leur engagement pour la justice et la paix
L’image biblique du Bon Pasteur (Jn 10,11-18) résume la mission que Jésus a reçue de son Père : celle de donner la vie pour ses brebis. Une telle attitude est un modèle aussi pour l’Église, qui accueille ses enfants comme une mère qui donne sa vie pour eux. « L’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père […] ». Pas de portes fermées ! Pas de portes fermées ! « Tous peuvent participer de quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté. L’Église […] est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n.47).
De la même manière, tous les chrétiens sont appelés à imiter le Bon pasteur. Les familles chrétiennes, surtout, peuvent collaborer avec lui en prenant soin des familles blessées, en les accompagnant dans la vie de foi de la communauté. Que chacun apporte sa contribution en assumant l’attitude du Bon pasteur, qui connaît chacune de ses brebis et n’en exclut aucune de son amour infini !
Traduction de Zenit, Constance Roques