« La situation en Syrie nécessite de mettre de côté de nombreux intérêts particuliers afin de mettre la priorité sur les intérêts de la Syrie et des Syriens eux-mêmes », déclare Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent de le Saint Siège à l’ONU.
Il est en effet intervenu lors du débat du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur « La situation au Moyen Orient, incluant la question Palestinienne ».
Le Saint-Siège évoque aussi notamment la situation au Liban et en Palestine.
Voici notre traduction intégrale de l’intervention de Mgr Auza en date du 23 juillet.
A.B.
Discours de Mgr Auza à l’ONU
Monsieur le Président,
Ma Délégation vous félicite pour la Présidence de la Nouvelle Zélande au Conseil de Sécurité de ce mois et vous complimente d’avoir opportunément organisé ce débat ouvert sur « La situation au le Moyen Orient, incluant la Question Palestinienne ».
Le Saint Siège continue de suivre de près la situation au Moyen Orient qui est profondément affectée par divers conflits qui continuent de s’intensifier. La communauté internationale qui, malheureusement, semble s’être habituée à ces conflits, n’est pas encore arrivée à trouver une réponse adéquate.
La situation en Syrie est particulièrement préoccupante, là où la situation humanitaire dramatique concernant plus de la moitié de la population appelle tout le monde à des engagements renouvelés dans le but d’arriver à une solution politique du conflit. Nous ne devrions pas continuer à regarder de l’extérieur sans pouvoir rien faire pendant qu’un grand pays est en train d’être détruit. La situation en Syrie nécessite de mettre de côté de nombreux intérêts particuliers afin de mettre la priorité sur les intérêts de la Syrie et des Syriens eux-mêmes.
En Syrie, aussi bien qu’en Irak, nous continuons à être sérieusement inquiets au sujet des actes terroristes perpétués par ceux qu’on appelle « État Islamique ». C’est un défi non seulement pour la région mais aussi pour la communauté internationale entière, à qui il est demandé de coopérer dans l’unité d’intérêt dans le but de contrecarrer cette épidémie de terrorisme, qui est en train d’étendre ses activités dans divers pays.
Ayant à prendre en charge des millions de réfugiés, le Liban et également la Jordanie subissent tout le poids du conflit de leur voisin Syrien. Ils on besoin urgent de la solidarité de toute la communauté internationale.
La Saint Siège espère que la Terre des Cèdres sera capable de résoudre, le plus tôt possible, cette période d’instabilité institutionnelle, survenue en grande partie depuis la vacance de la Présidence de la République depuis plus d’un an maintenant.
Bien qu’étant au courant des souffrances des populations entières, je souhaite mettre l’accent sur les difficultés que les Chrétiens et d’autres minorités ethniques et religieuses sont en train de subir, obligeant beaucoup d’entre eux à quitter leurs maisons. La diminution de la présence Chrétienne est une grande perte pour la région entière, où les Chrétiens sont présents depuis les touts débuts du Christianisme et où ils souhaitent continuer à coopérer avec leurs concitoyens dans la construction d’une société harmonieuse en travaillant pour le bien commun, en promoteurs de la paix, de la réconciliation et du développement.
Ma délégation souhaite exprimer ses remerciements pour l’accord qui à été atteint entre la République Islamique d’Iran et le groupe des 5 + 1.
Le 26 juin de cette année, le Saint Siège et l’État de Palestine ont signé un accord détaillé qui fait suite à l’accord de base entre le Saint Siège et l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) du 15 février 2000. Cet Accord est significatif des progrès effectués par l’Autorité Palestinienne ces dernières années, par dessus tout dans le soutien au niveau international qu’il a acquis, illustré par la Résolution de l’ONU 67/19, qui, entre les lignes, reconnaît la Palestine en tant qu’État Observateur non membre.
Le Saint Siège espère que cet Accord pourra d’une manière ou d’une autre être un stimulant dans la solution de la reconnaissance de deux États, aboutissant à une fin définitive du long conflit israélo-palestinien qui continue à provoquer des souffrances pour les deux Partis, et que l’Accord pourrait offrir un bon exemple de dialogue et coopération, dans la réalité complexe du Moyen Orient.
Ainsi que l’a dit le Pape François pendant son pèlerinage en Terre sainte l’année dernière : « Le moment est venu pour tout le monde de trouver le courage d’être généreux et créatifs au service du bien commun, le courage de forger la paix qui repose sur la reconnaissance par les droits de deux États à exister et vivre dans la paix et la sécurité à l’intérieur de frontières reconnues internationalement. »
Dans ce contexte, ma délégation souhaite répéter que le processus de paix ne peut avancer que si il est directement négocié par les Partis, avec le soutien de la communauté internationale.
Merci M. le Président.
Traduction de Zenit, Hugues de Warren