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ONU: Stop aux enlèvements d'enfants dans les conflits armés

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Intervention de Mgr Bernardito Auza au cours du débat du Conseil de sécurité de l’ONU sur «Les enfants et les conflits armés».

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Le Saint-Siège appelle la communauté internationale à lutter davantage contre l’enlèvement d’enfants dans les conflits armés, « car elle est souvent la «passerelle» vers de plus grands abus contre les enfants » : « Protéger les enfants contre la violence c’est protéger notre avenir. »

Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à New-York, est intervenu au cours du débat du Conseil de sécurité sur le thème « Les enfants et les conflits armés », le 18 juin 2015.

L’archevêque s’est attristé de ce que « de plus en plus de victimes des conflits armés soient des civils » : « Dans les années 1900, environ 5% des décès étaient des civils, tandis que dans les années 1990, ils étaient plus de 90% des décès, beaucoup d’entre eux étant des enfants. »

Aujourd’hui, a-t-il ajouté, « 230 millions d’enfants vivent dans les zones touchées par les conflits armés ». Et « l’année 2014 a été présentée comme la pire année pour les enfants touchés par les conflits armés… jamais dans l’histoire récente autant d’enfants n’ont été victimes de brutalités ».

Ceux d’entre eux qui ne sont pas tués « grandissent privés de leurs besoins matériels et émotionnels » ou pire, subissent « une liste d’horreur de formes de violence » : « mutilés, enlevés, réduits en esclavage, recrutés comme soldats, kamikazes ou boucliers humains, déplacés, victimes de trafic, abusés sexuellement… ».

Pour le Saint-Siège, « il est très important de mettre en évidence la question de l’enlèvement d’enfants dans les conflits armés, car elle est souvent la «passerelle» vers de plus grands abus contre les enfants ».

Pour prévenir les enlèvements, il recommande d’inclure dans les efforts de consolidation de la paix « les engagements spécifiques visant la libération rapide des enfants par les groupes armés » et de faire appliquer strictement « l’interdiction d’utiliser les écoles, les hôpitaux et autres établissements pour enfants à des fins militaires ».

Mgr Auza a plaidé aussi pour le « processus de guérison » et la réinsertion des enfants rescapés « dans leurs familles et dans la société », grâce à « des ressources adéquates et à long terme » : « Nous devons nous assurer que ces enfants ne soient plus jamais les otages des horreurs auxquelles ils ont survécu. »

Cela suppose de « mettre fin à l’impunité » : « Sans justice, les enfants et leurs communautés ne peuvent jamais guérir complètement. Sans la certitude de la peine, il n’y a pas de dissuasion pour les potentiels futurs auteurs. »

Assurant de l’engagement du Saint-Siège et de l’Église catholique « dans le soutien spécialisé aux enfants victimes », il souligne le rôle des communautés religieuses « dans la réinsertion des enfants » et comme « système d’alerte précoce » pour prévenir les enlèvements.

L’archevêque exhorte la communauté internationale à « une diplomatie plus vigoureuse afin de mettre un terme à toutes les situations de violence qui privent de nombreux enfants de leur présent et de leur avenir. La protection des enfants est une obligation morale et juridique sérieuse. Protéger les enfants contre la violence c’est protéger notre avenir ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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