Press conference "Laudato si'"

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Laudato Si' : un "profond espoir" pour le monde des affaires

La présidente de Catholic Relief Services présente la nouvelle encyclique du pape François du point de vue du monde des affaires. Elle note que, d’après ce document, « le business est une vocation noble » s’il met en priorité « le bien commun » et la création de postes de travail.

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« L’encyclique du pape affirme que le business est une vocation noble » et son message est « un profond espoir » pour « le monde des affaires », affirme Mme Carolyn Woo lors de la conférence de presse présentant « Laudato Si’ », hier, 18 juin 2015, au Vatican.

Mme Woo est présidente du réseau caritatif des États-Unis Catholic Relief Services (CRS) et ancienne doyenne du Mendoza Collège of Business de l’Université de Notre Dame aux États-Unis.

« Le message de cette encyclique pour le monde des affaires est un profond espoir, car il voit le potentiel du monde des affaires comme une force pour le bien », une force « dont les actions peuvent servir à atténuer et arrêter … les effets catastrophiques des changements climatiques entraînés par des actions des humains », a-t-elle souligné en anglais.

« L’encyclique affirme que le business est une vocation noble, orientée vers l’amélioration du monde… Comme dit le pape, « il peut être une source de prospérité … tout spécialement s’il voit la création d’emplois comme une partie essentielle de son service au bien commun », a-t-elle ajouté.

L’appel du pape à la « conversion écologique » implique en effet le monde des affaires qui « fait partie de la solution » : dans la pratique, cela signifie « adopter les vertus de la solidarité et de la durabilité, orientées vers le bien commun et le vrai développement de tous les peuples ».

Pour Carolyn Woo, il ne faut pas « trop compter sur les forces du marché ou le déploiement de la technologie… Le marché seul ne peut pas résoudre les problèmes environnementaux. De même, la technologie peut apporter de grands avantages, mais aussi des coûts importants… Donc, les entreprises doivent se concentrer sur les éléments créatifs de la technologie, mais toujours en rapport avec l’humilité et le service ».

La création des emplois est « peut-être la plus grande responsabilité confiée à l’entreprise », « son dépôt sacré », « sa priorité », a-t-elle insisté, car « le droit au travail … ne fournit pas seulement la sécurité du revenu et un niveau de vie, mais aussi la dignité, le sens et l’accomplissement ».

Citant le pape François qui dénonce « les dangers de la pensée à court terme et la mentalité égoïste », elle a expliqué que cela concernait tout particulièrement « le secteur financier » : « Le pape François est catégorique sur ce point. Il condamne ce qu’il appelle le « pouvoir absolu du système financier », et fait remarquer que « les finances accablent » l’économie réelle ».

La présidente de CRS a noté que le pape estimait « que la politique et des affaires avaient été lentes à répondre aux défis environnementaux ». Mais les choses sont « en train de changer », a-t-elle affirmé : de nombreuses entreprises considérent maintenant non seulement « le profit à court terme », mais aussi « les impacts environnementaux ».

« L’encyclique demande aux entreprises d’embrasser l’idée du développement durable », pour être capables d’« aider à payer la «dette écologique» qui existe entre les pays développés et en développement », a ajouté Mme Woo.

« Les entreprises peuvent jouer un rôle pour aider les clients à devenir des consommateurs responsables », à travers la minimisation des déchets, l’utilisation « des sources d’énergie renouvelables », « le recyclage, la récupération et la réutilisation ».

« Cette encyclique affirme certainement le rôle important que les entreprises devront jouer, mais le pape François est clair en disant que nous avons besoin de partenariats entre les secteurs publics et privés », a encore souligné Carolyn Woo. « Les deux secteurs, public et privé, ont le même objectif, et sont intégrés dans le même réseau interconnecté de la vie, ils ont besoin de travailler ensemble dans l’harmonie ».

En concluant, elle a salué une « grande encyclique » qui pose une question simple et profonde : « ‘Quel genre de monde voulons-nous laisser à nos enfants?’ Si nous restons concentrés sur cette question, nous sommes sur la bonne voie ». 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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