« Il semble presque légitime d'offenser, d’insulter ou d’attaquer les chrétiens », déplore Mgr Janusz Urbańczyk, représentant permanent du Saint-Siège à l'OSCE à Vienne (Autriche).
Il est en effet intervenu à l’ouverture de la conférence organisée sur le thème : « L'intolérance et la discrimination contre les chrétiens en Europe », par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Vienne le 18 mai 2015.
Mgr Urbańczyk déplore que « les crimes de haine et les manifestations d'intolérance et de la discrimination contre les chrétiens » se produisent dans toute la région de l'OSCE « sur une base quotidienne ».
« Ce qui est encore plus inquiétant, c’est le manque de réponse de la part des autorités civiles, des dirigeants politiques, des responsables sociaux et les médias à de tels actes », ajoute-t-il. Ces actes sont « souvent tolérés et parfois même défendus, sous une couvert de l'art, de la satire ou de la liberté d'expression ».
Ces « incidents » restent souvent « inconnus » à un « large public », fait observer Mgr Urbańczyk. Mais ils « méritent » « une attention sérieuse et une réponse concrète », ajoute-t-il, car « les vies de nombreuses personnes sont affectées uniquement à cause de leur foi chrétienne ».
« Bien que nous ne puissions pas parler de violence généralisée et systématique contre les chrétiens dans l'espace de l'OSCE, nous ne devons pas oublier, cependant, qu'il existe de graves problèmes pour les chrétiens, même dans la région de l'OSCE », affirme le représentant permanent du Saint-Siège à Vienne. Il dénonce « le mépris », « le manque de respect » et les offenses au « sentiments religieux » comme autant d’« éléments déclencheurs de troubles sociaux » et comme « une menace à la coexistence pacifique ».
Mgr Urbańczyk rappelle que la « liberté de religion est un droit fondamental de l'homme » et que sa « protection est au cœur des engagements de l'OSCE ».
Il condamne la pratique selon laquelle les chrétiens sont « avertis » dans le domaine public et même « dans les tribunaux » qu’ils sont « libres » dans une sphère privée, mais ne peuvent pas « agir selon leurs croyances en public ». « Ce n’est pas comme ça que les démocraties fonctionnent, déclare Mgr Urbańczyk, mais plutôt ce que font les régimes totalitaires ».
Mgr Urbańczyk qualifie d’ « inexplicable » « l’absence de réaction des autorités compétentes face à des incidents contre les lieux ou des symboles sacrés chrétiens ». Il cite des « cas » « où le Saint-Sacrement ne peut être maintenu dans une église en raison des actes continus de profanation de lieux saints ». Il déplore un nombre minime « des voix » qui s’élèvent pour « condamner » les actes de profanation. « Les réactions sont différentes lorsque des incidents similaires se produisent dans des lieux de culte d'autres religions », estime-t-il.
Mgr Urbańczyk pense que ce n’est pas juste que les chrétiens soient « accusés d'être des adversaires de la liberté d'expression » lorsqu’ils protestent contre ces crimes. « Les médias et le discours public ne sont pas toujours exempts d’attitudes d'intolérance et, parfois, de dénigrement réel des chrétiens » soutenus par de solides lobbies de toutes sortes, qui tendent à « étiqueter et dénigrer les chrétiens comme fanatiques ou intolérants ».
Le représentant du Saint-Siège fait appel à une « plus grande prise de conscience des crimes motivés par la haine, l'intolérance et la discrimination des chrétiens dans la région de l'OSCE ». Il souhaite le « renforcement de la liberté religieuse, y compris pour les chrétiens » et espère que les chrétiens participeront « pleinement à la vie publique » des États membres de l’OSCE.