Le Saint-Siège rend hommage aux journalistes qui cherchent à donner au monde « une information objective » en risquant leur vie dans les situations de conflit : il appelle à une meilleure protection de la part de la communauté internationale..
Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à New-York, est intervenu au cours du débat du Conseil de sécurité sur la “protection des journalistes dans les situations de conflit”, le 27 mai 2015.
Le Saint-Siège a salué « les journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession », « ceux qui sont allés sur la ligne de front afin que les cris de ceux qui sont piégés dans des situations de conflit puissent être entendus et que les voix de ceux qui aspirent à la paix puissent trouver un écho » : « nous reconnaissons leur contribution énorme à notre monde ».
« Le rôle des journalistes dans la fourniture de l’information est fondamentalement nécessaire pour soutenir la communauté humaine » qui « a droit à une information objective », a-t-il souligné.
Les journalistes dédiés aux situations de conflit offrent en effet « aux décideurs politiques et à la communauté internationale l’information nécessaire pour prendre des décisions éclairées et responsables sur la façon de mettre fin aux conflits et d’aider ceux qui sont touchés ».
Mgr Auza s’est attristé des crimes commis contre les journalistes : « Rien qu’en 2014, 69 journalistes ont perdu la vie et 221 ont été emprisonnés. Dans l’année en cours, déjà 25 journalistes ont été tués et 156 emprisonnés. »
En outre, « dans 90% des cas, les meurtres de journalistes ont fini sans condamnation et dans moins de 5% des cas les auteurs ont été arrêtés et poursuivis », a ajouté l’archevêque qui a appelé à « réexaminer les protections actuelles des journalistes dans les situations de conflit, pour voir si elles sont toujours appropriées ou si des mesures plus spécifiques sont nécessaires, en particulier dans le contexte des conflits perpétrés par des acteurs non étatiques ».
Devant la « difficulté d’évaluer l’objectivité de l’information fournie » lorsque « les parties en conflit ne sont pas des sources fiables d’information objective », les journalistes « dédiés à la vérité et à la promotion du bien commun » sont « d’une importance fondamentale ».
Mais les journalistes doivent « exercer avec tact, en particulier dans les situations où le devoir de reportage objectif semble entrer en collision avec le respect des valeurs culturelles et des croyances religieuses des peuples impliqués dans le conflit » : en effet, si « le manque d’information pourrait mettre des vies en danger et égarer les décideurs », le « manque de respect des valeurs culturelles et des croyances religieuses pourrait aggraver le conflit ».
Pour conclure, le Saint-Siège a souhaité « que l’appréciation pour le précieux travail des journalistes se traduise par davantage d’efforts pour mieux les protéger dans les conflits armés », appelant la communauté internationale à « fournir une assistance technique et financière aux pays » terres de conflit.