« Mieux vaut une Église blessée mais présente sur le chemin qu’une Église malade parce que fermée sur elle-même », écrit le pape François dans un tweet posté sur son compte @Pontifex_fr samedi 16 mai : une invitation récurrente: une clef de la mission de l’Eglise et de la Nouvelle évangélisation pour le pape François.
« Une Église ‘en sortie’ / ‘en partance’ » : c’est ce que demande le pape François dans le premier chapitre de son exhortation apostolique « La joie de l’Evangile », publiée le 26 novembre 2013.
Le pape sollicite le « dynamisme de “la sortie” » chez les croyants : une « nouvelle “sortie” missionnaire » à laquelle « tout chrétien et toute communauté » sont appelés (20).
Dans la vie quotidienne des autres
Il s’agit de « sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile » (20). De constituer « dans toutes les régions de la terre un ‘état permanent de mission’ » (25).
« L’Église ‘en sortie’ est la communauté des disciples missionnaires qui prennent l’initiative, qui s’impliquent, qui accompagnent, qui fructifient et qui fêtent », explique le pape, exhortant à « oser un peu plus prendre l’initiative », « aller de l’avant, aller à la rencontre, chercher ceux qui sont loin et arriver aux croisées des chemins pour inviter les exclus » (24).
« L’Église “en sortie” est une Église aux portes ouvertes », estime aussi le pape, qui encourage concrètement à « avoir partout des églises avec les portes ouvertes » (46).
Il évoque « d’autres portes qui ne doivent pas non plus se fermer », tels « les portes des sacrements » car les chrétiens doivent être « des facilitateurs » de la grâce et non « des contrôleurs » (46).
« Sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ » : le pape invite à être animé non par « la peur de se tromper » mais par « la peur de se renfermer dans les structures qui donnent une fausse protection, dans les normes qui transforment en juges implacables, dans les habitudes… » car mieux vaut « une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités ». (49)
Cette Église missionnaire « sait “s’impliquer” » : « par ses oeuvres et ses gestes, [elle] se met dans la vie quotidienne des autres, elle raccourcit les distances, elle s’abaisse jusqu’à l’humiliation si c’est nécessaire, et assume la vie humaine, touchant la chair souffrante du Christ dans le peuple » (24).
« L’évangélisation a beaucoup de patience », ajoute le pape : « Sortir ne veut pas dire courir vers le monde sans direction et dans n’importe quel sens. Souvent il vaut mieux ralentir le pas… pour regarder dans les yeux et écouter, ou renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route » (46).
Le message de carême 2015
Si le pape invite « à être une Église en sortie », il en « montre l’exemple par sa vie, son ministère, ses gestes, ses paroles, son désir d’une Église pauvre pour les pauvres. Il est en train de nous enseigner à vivre l’image d’une Église qui soit une famille solidaire, une communauté d’amour plus qu’une ONG », a pu affirmer Michel Roy, Secrétaire général de Caritas Internationalis.
Michel Roy a présenté le Message du pape pour le carême 2015, « Tenez ferme » (Jc 5,8), le 27 janvier dernier, au Vatican.