Mère Marie-Alphonsine (1843-1927), béatifiée le 22 novembre 2009 à Nazareth, et qui sera canonisée dimanche prochain, 17 mai, à Rome, a gardé pendant 53 ans le secret des apparitions de la Vierge Marie.
«J’ai résolu, par amour pour Marie et pour sa vénération, d’obéir à sa voix … mettant ma confiance en l’aide que me donnera ma Mère, et croyant qu’elle marchera toujours avec moi et me soutiendra », écrivait le fondatrice de la congrégation de Notre Dame du Rosaire de Jérusalem.
Elle est née à Jérusalem le 4 octobre 1843, « au sein d’une famille chrétienne très pieuse », rapporte sa biographie publiée par le Patriarcat latin de Jérusalem. Lors de baptême, le nom de Marie a été ajouté à son nom de naissance Sultana ce que signifie « reine » en arabe.
A 17 ans, Sultana, entre dans la congrégation des religieuses de Saint Joseph de l’Apparition, sur le Mont Golgotha à Jérusalem. Le 30 juin 1860, elle reçoit son nom religieux de Marie-Alphonsine, « qu’elle gardera pour le reste de sa vie ».
« Enflammée pour la mission », mais toujours « calme » et « préférant le travail en silence, pour plaire à Dieu seul et non pas aux hommes », sœur Marie-Alphonsine commence à voir à plusieurs reprises la Vierge Marie qui lui ordonne de fonder une nouvelle congrégation « qui portera le nom des Sœurs du Rosaire, et qui sera réservé aux jeunes filles arabes ».
La Vierge même indique à la sœur Marie-Alphonsine le Père Yousef Tannous du Patriarcat Latin qui devient son père spirituel. Après beaucoup de difficultés, sœur Marie-Alphonsine obtient la permission du Saint-Siège de quitter sa congrégation et de joindre la nouvelle congrégation de Notre Dame du Rosaire fondée par le père Tannous.
Devenue sœur du Rosaire, Marie-Alphonsine sert dans plusieurs « missions » : Jaffa (où elle sauve miraculeusement une fillette tombée dans un « puits encore visible dans la paroisse aujourd’hui »), Beit Sahour, Naplouse, Jérusalem, Bethléem et d’autres. Elle meurt subitement à Ain Karem où elle arrive pour fonder un orphelinat en 1927.
Personne ne connaissait le mystère des apparitions que sœur Marie-Alphonsine avait reçues, excepté son père spirituel. Elle a gardé le silence durant toute sa vie, mais, à la demande du père Tannous, elle a écrit ce qu’elle avait vu et entendu pendant les apparitions.
Quelques jours avant sa mort, elle confiait à « sa sœur de sang et aussi dans la vie religieuse, Mère Anne » deux carnets « rédigés » de sa main, lui demandant de les donner au Patriarche. Les carnets contenant les récits des apparitions, « scellés avec de la cire rouge », ont été retrouvés et transmis au Patriarche.
« C’est alors que la vérité toute entière sur la fondation de la congrégation fut dévoilée aux sœurs, qui furent saisies de stupeur face à l’héroïque humilité de leur fondatrice ignorée », conclut la même source.