Le président Raul Castro Ruz, 83 ans, se dit frappé par la « sagesse » du pape François, 78 ans, et grâce aux interventions de celui-ci, il pourrait « revenir à l’Eglise catholique ». Il a promis d’assister à « toutes les messes » du pape lors de son voyage à Cuba en septembre prochain.
Sagesse et modestie
Au cours de la conférence de presse avec le président du Conseil italien Matteo Renzi au « Palazzo Chigi », ce dimanche 10 mai, le président Castro a évoqué sa rencontre avec le pape François.
« J’ai été très frappé par la sagesse et la modestie du Pape. Je lis tous ses discours. Si le pape continue comme cela, moi aussi qui suis communiste, je reviendrai à l’Eglise catholique et je pourrais même recommencer à prier. » Et il a précisé : « Je ne plaisante pas », tout en rappelant qu’il est du « parti communiste qui n’admettait pas les croyants », mais que « aujourd’hui des pas en avant ont été faits ».
Les messes du pape
Il s’est engagé à être quand le pape célébrera la messe à La Havane : « C’est un jésuite. Et moi aussi d’une certaine façon, parce que j’ai étudié chez les jésuites. Quand le pape viendra à Cuba, en septembre, je promets d’aller à toutes les messes et maintenant déjà, je lis toutes ses interventions. »
En mars 2012, Benoît XVI avait célébré deux messes publiques à Cuba, et le pape Jean-Paul II quatre messes, en janvier 1998.
Et à propos des rapports avec les Etats Unis, il a ajouté son espoir d’être effacés d’ici fin mai de la « liste noire » établie au temps du président Ronald Reagan: « Nous n’aurions jamais dû être insérés dans la liste des Etats terroristes. »
C’est le 28 mai prochain que le Sénat des Etats-Unis devrait effacer Cuba de cette liste.
Droits humains
« Nous sommes accusés de ne pas respecter les droits humains. Mais qui, dans le monde les respecte ? »
Il a évoqué la gratuité des soins de santé et des études jusqu’à l’université : « Chez nous, la santé est un droit pour tous, comme l’instruction. »
Puis il a ajouté : « Nous reconnaissons avoir commis des erreurs, mais les droits humains en doivent pas être instrumentalisés pour la mal-politique. »
Pour sa part, le président Matteo Renzi a commenté la visite de Raul Castro à Rome et les changements intervenus au niveau international en disant : « Nous pouvons toucher du doigt aujourd’hui que beaucoup de choses changent ». Puis il a jouté cette déclaration de volonté politique : « L’historie suit son cours et nous voulons et nous devons en être les acteurs. Nous pouvons en écrire une nouvelle page et je suis convaincu que nous pouvons faire beaucoup ensemble. »