Cette semaine, le pape François consacrera son temps à la conclusion de son encyclique sur l’écologie, annonce le P. Ciro Benedettini, vice-directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.
Au retour de sa visite pastorale napolitaine très dense (21 mars) et à la veille de la Semaine Sainte, chargée en célébrations, le pape a donc allégé son emploi du temps : à part l’audience générale de mercredi et les messes quotidiennes, aucun rendez-vous public n’est prévu.
L’encyclique sera probablement publiée avant l’été, précise le P. Benedettini. Il s’agira de la deuxième encyclique du pape François, après Lumen Fidei (29 juin 2013).
Le pape avait lui-même expliqué dans l’avion du Sri Lanka aux Philippines : « Je prendrai une semaine entière, en mars, pour l’achever. Je crois que fin mars elle sera finie et elle partira pour les traductions. Je pense que, si le travail de traduction avance bien, elle pourrait sortir en juin-juillet. »
Il avait aussi détaillé les étapes de la rédaction : « C’est le cardinal Turkson [président du Conseil pontifical Justice et Paix, ndlr], avec son équipe, qui a préparé une première mouture de l’encyclique. Ensuite, j’y ai travaillé moi-même avec l’aide de certains. Puis, avec des théologiens, j’ai préparé la troisième version et j’en ai envoyé une copie à la Congrégation pour la doctrine de la foi, à la deuxième section de la Secrétairerie d’État et au théologien de la Maison pontificale, pour qu’ils vérifient bien que je ne dise pas de « bêtises ». Il y a trois semaines, j’ai reçu leurs réponses, certaines grandes comme cela, mais toutes constructives. »
Dans l’avion de retour de Corée, en août 2014, il avait déclaré : « J’ai beaucoup parlé avec le cardinal Turkson et avec d’autres, et je lui ai demandé de recueillir toutes les données actuelles. Avant le voyage, le cardinal m’a remis la première ébauche : grosse comme cela ! Je dirais qu’elle fait un tiers de plus que l’exhortation Evangelii Gaudium. »
La prochaine étape, avait-il précisé, sera de « faire une étude, un numéro après l’autre » afin d’« aller à l’essentiel et à ce que l’on peut affirmer avec certitude » : en effet, « dans une telle encyclique, qui doit être magistérielle, on ne doit avancer qu’avec des certitudes, avec ce qui est certain. Parce que si le pape dit que le centre de l’univers est la terre et non le soleil, il se trompe, il dit quelque chose qui n’est pas scientifique, et cela ne va pas. »
Or, avait-il fait observer, « ce n’est pas un problème facile, parce que sur la protection de la création, sur l’écologie, et aussi sur l’écologie humaine, on peut parler avec une certaine assurance jusqu’à un certain point. Ensuite, viennent les hypothèses scientifiques, quelques-unes sont assez sûres, d’autres non… On peut dire dans une note de bas de page : « sur ce point, il y a telle et telle hypothèse », mais seulement comme une information, et pas dans le corps d’une encyclique qui est doctrinale et qui doit être sûre ».