Le pape François appelle à nouveau les chrétiens à se « décentrer » : « Il n’y a qu’un centre, c’est Jésus-Christ », rappelle-t-il en encourageant à quitter « l’autoréférence » pour « écouter celui qui n’est pas comme [soi], en apprenant de tous, avec une humilité sincère ».
Le pape a rencontré plus de 80.000 membres de Communion et Libération (CL), à l’occasion du soixantième anniversaire de la naissance du mouvement et du dixième anniversaire de la mort du fondateur, Mgr Luigi Giussani (1922-2005), samedi dernier, 7 mars 2015, en fin de matinée, place Saint-Pierre.
Actuellement présent dans environ quatre-vingts pays sur tous les continents, CL propose un engagement éducatif pour « démontrer la pertinence de la foi face aux exigences de la vie », notamment grâce à une catéchèse hebdomadaire appelée « École de communauté ».
Manifester la miséricorde de Dieu
Après les salutations du président de la Fraternité de CL, le P. Julián Carrón, le pape a invité les participants à vivre « une étreinte de miséricorde » avec Dieu : « Seul celui qui est caressé par la tendresse de la miséricorde connaît vraiment le Seigneur. Le lieu privilégié de la rencontre est la caresse de la miséricorde de Jésus-Christ à l’égard de mon péché. »
« La morale chrétienne n’est pas l’effort titanique, volontariste, de celui qui décide d’être cohérent et qui y parvient, une sorte de défi solitaire face au monde... La morale chrétienne est la réponse émue face à une miséricorde qui surprend, imprévisible, carrément "injuste" selon les critères humains, de Quelqu’un qui me connaît, qui connaît mes trahisons et qui m’aime quand même, ... espère en moi, compte sur moi », a-t-il ajouté : « Et la voie de l’Église est de laisser se manifester la grande miséricorde de Dieu. »
Il n’y a qu’un centre, Jésus-Christ
Le pape a aussi exhorté à « décentrer » les charismes : « Il n’y a qu’un centre, c’est Jésus-Christ ! Quand je mets au centre ma méthode spirituelle, mon cheminement spirituel, ma façon de le vivre, je quitte la route », a-t-il mis en garde
En outre, a-t-il précisé, « la fidélité au charisme ne veut pas dire "le pétrifier"... l’écrire sur un parchemin et l’encadrer... la fidélité à la tradition signifie alimenter le feu et non adorer les cendres ». Il s'agit donc d'être « libres » et de ne pas devenir « guides de musée ou adorateurs de cendres ».
Enfin, le pape a invité à « rejeter "l’autoréférence" sous toutes ses formes », qui conduit à une « spiritualité d’étiquette » : les chrétiens doivent au contraire « savoir écouter celui qui n’est pas comme [eux], en apprenant de tous, avec une humilité sincère ».