Le Saint-Siège appelle la communauté internationale à « des mesures supplémentaires pour protéger les femmes et les filles » dans les conflits armés, en particulier celles « qui sont attaquées uniquement en raison de leur foi ».
Mgr Janusz Urbanczyk, chargé d'affaires au sein de la Mission permanente du Saint-Siège aux Nations-Unies à New York, est intervenu lors du débat du Conseil de sécurité sur la protection des civils dans les conflits armés, en particulier sur les « problèmes et besoins concernant la protection des femmes et des filles en période de conflit armé et au lendemain des conflits », le 30 janvier 2015.
« Les femmes et les filles souffrent de manière disproportionnée des ravages des conflits armés », a-t-il fait observer : elles sont en effet « plus vulnérables » en raison de l'inégalité sociale et sont « directement visées par des tactiques de peur et d'agressions ».
En outre, « les violences commises contre les femmes sous les formes les plus brutales et les plus horribles, notamment l'esclavage sexuel, le viol et le trafic, sont en hausse », a dénoncé Mgr Urbanczyk en notant aussi « une augmentation alarmante du nombre d'enlèvements de jeunes filles en vue de la traite », « un trafic abominable auquel il faut mettre fin ».
Le Saint-Siège a donc appelé à « des mesures supplémentaires pour protéger les femmes et les filles », rappelant « le caractère sacré de la vie humaine et de la dignité inhérente à la personne humaine : toutes les personnes, femmes et hommes, filles et garçons, en vertu de leur dignité humaine sont libres et égaux ».
« La violence sexuelle contre les femmes déchire le tissu même de la société », a ajouté Mgr Urbanczyk en citant le pape François lors des vœux 2015 au corps diplomatique : « Le viol est une offense très grave à la dignité de la femme, qui non seulement est violée dans l’intimité de son corps, mais aussi dans son âme, avec un traumatisme qui pourra être difficilement effacé et dont les conséquences sont aussi de caractère social. »
Les conflits armés, a-t-il poursuivi, « touchent la sécurité de toute la communauté et de la famille en particulier », dont les membres sont séparés - « les hommes sont appelés à combattre » - et souvent « arrachés à leurs terres, ils deviennent étrangers dans des pays étrangers ».
Au sein de la famille, la femme reste « particulièrement vulnérable à l'exploitation et aux violations flagrantes des droits de l'homme, avec la possibilité de devenir la proie de réseaux terroristes ».
Le Saint-Siège a fait part de sa préoccupation « pour le manque d'attention envers la protection des femmes et des filles qui sont attaquées uniquement en raison de la foi qu'elles professent » : « Le manque de priorité pour les protéger est troublant quand les chrétiens sont menacés d'extinction dans certaines régions du monde. »
Il a appelé « l'engagement commun des membres de toutes les religions et des gouvernements à condamner fermement et à combattre une telle violence » : pour cela, il faut remplacer la « culture de l'esclavage » par « une culture de la vie et de la paix, dans laquelle les gouvernements et la communauté internationale s'acquittent de leur responsabilité fondamentale de protéger toutes les personnes ».